dimanche 22 janvier 2017

Du tac au tac, Charles Marie, Henri, Gérard, Dalton ? ( pas Donald, c'est certain).

L'herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers,
Aux pentes des sources moussues,
Qui dans les prés en fleur germant par mille issues,
Se perdent sous les noirs halliers.

Repose, ô Phidylé! Midi sur les feuillages
Rayonne et t'invite au sommeil.
Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil,
Chantent les abeilles volages;

Un chaud parfum circule au détour des sentiers,
La rouge fleur des blés s'incline,
Et les oiseaux, rasant de l'aile la colline,
Cherchent l'ombre des églantiers.

Mais, quand l'Astre, incliné sur sa courbe éclatante,
Verra ses ardeurs s'apaiser.
Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser
Me récompensent de l'attente!


Charles Marie Leconte de Lisle, 1818-1894.




 Henri Duparc, 1848-1933.

Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille en maraude
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d’émeraude

Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s’allonge et se croise à travers l’ombre chaude.

Vers la gaze de feu que trament les rayons
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu’enivrent la lumière et le parfum des sèves ;

Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves.

José Maria de Heredia, 1842-1905 

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