dimanche 5 février 2017

Ô, vous qui étiez.



I


1


De chaleur, de poids, d’ennui, fortement, tend et tout obsède, de lignes, de courbures et d’églantiers froissés. Je vais au point du jour, j’arrache, un grand frémissement, tout tend et je m’obsède.


Figure brouillée, serrure et double tour, un cran plus un, et plus encore, tout autre chose, saveurs et connaissance. Allons enfin sur le rivage, tout y dort et tout commence. 


Un pied encore, tendu et avancé, sur un point du jour, sur le bout d’une nuit et chaude et profonde. Croissant poussé et chuintements, à la dérive, tout arrive et tout tient. 


2


Et pensons et suivons, au sol un reste de nature, un repas sans saveur, enfance volée et corps, tout est noyé, dans les grilles, sur le sable. Corps retenu, mains enlacées, je penche et tire un bord pour l’autre.


Des âmes, des cerceaux et de l’or en paillettes, tourne et retourne et dépose au bord, chercheur cherchant et déjà savant. Petit pied et mains tendues sur le bord, dans l’eau à demi. 


Une part de vie, au bord, sur le bord, une certitude, je te vois et tu serais si seul, tranquille, abandonné. Sans joie, un corps posé et bien des âmes à la dérive, je tourne, j’accepte, je tends et j’arrache si, si encore.


3


Tourne sur le rivage, les doigts dans le sable, le cœur au bout du monde, les chansons, suites sans images, tu tournes, tu arraches, obsédé et penché, posé. 


Du doigt tu fermes et commence, un flot au rivage, tourne tout, chavire, la main, le cœur, les ombres, pour la loi des histoires et des songes, tout remue, et reviens, silence, le corps posé. 


Tu tournes et sur toi-même, dans le temps quelle fureur et quel abandon, en chaîne, tu foules et commence, ô, vous qui étiez, jamais, toujours, encore et quand même.



4


Un temps, on ne croit, on trace une ligne, bâton léger, bourdon subtil, il effleure, tient tout au doigt. Fragile corps posé au sable, un berceau, une part de vie, une fermeture.


Un verre cassé, des erreurs, du doigt tout tient encore, monde immobile, fleurs fanées, tourne et te tient. Tu cherches et tu sais, cherchant, obsédé, tranquille, ô, vous qui étiez.  


Ce chemin, cette rive, âmes oubliées, des fleurs sous un miroir, des chants, insectes et oiseaux, temps revenu, saveur perdue au bord et dans le vide, les ongles dans le sable. 


5


Tout à retrancher, tu tires et tout te tiens, tu cherches et tu sais, encore, encore, oiseau avalé et encore à oublier. Je tiens, tu viens, au monde les eaux, le vent levé.  


Sur le bord cette certitude, je sais, je viens et tourne et encore te cherche, tu tiens les ongles dans le sable. La vie cessée, le cœur oublié, je te tiens je viens et tu cherches. 


Rivage oublié, œil perdu au fond des eaux éloignées, des songes effacés, je suis, je tiens, je sens, j’espère. Tourne au-devant, enfance perdue, cœur ignorant, nuit abandonnée.


Je tiens encore sur vos têtes, le voile et la couronne, or et paillettes, ô vous qui étiez. 
                  

11 Juillet 2016.

II



1


J’entends sur le sommeil une étrange, étrange incertitude, une sensation, blême et infinie incertitude, tu tiens, tu tiens et une ancre aux autres te retient, tu navigues et avances à vue, 


sans rien tu avances, sans terme, sans trembler, tu ignores et tout te tient, tout est immense, au-devant un écho éternel et froid, immense cœur rouge et bloc de glace, au fond on décharge et tout encore tombe, au sol, au sol encore, avance et contiens toi, et tourne,


recommence, on achève et on tient les yeux ouverts, la vie en avance dans l’escalier, enfin, enfin, je respire, tu avances et je tiens une figure, encore beau visage, beau visage cœur amoureux et joie tendue, tu tournes et retournes et on couperait encore au jardin les herbes suspendues. 


Les yeux ouverts tu ranges, tu entends et tout au cœur se brise et te condamne, figure à revoir, chanson pour le devant au sol, au sol. 


2


Dans la sûreté étrange du monde, tu avances et je te vois, qui fut et vous qui étiez, nous sommes, vous fûtes, et tout encore avance sans trembler, cœur ébloui et retour, au-devant tout est en sécurité je te tiens, je te vois,


tout achève et avance, sans un désir, sans une goutte, l’eau est à voir toute et toute entendue, du chemin, du chemin, de l’éclat en écho, en écho sur le reste, tout est étrangement concentré et rendu, au lointain, au couchant, dans le sentiment, tout étrangement se pose et se contient, 


tu retournes et tu te vois au bord des routes, chanson perdue, cœur élancé tout tourne et tu reviens du plus long des voyages, cœur enchaîné, tout en entier sur le devant, dans la vie même, dans le devoir tu tournes et préviens, il faut, il faut tout dire et tout reprendre, le devoir, le temps, tout est tourné et tout contient, il faut dire et reprendre, l’espoir. 


Tout coule d’un doigt à l’autre, la vie échappe et je m’incline au-devant, au-devant, les grands sauvages ont disparu, il reste, il reste une illusion, une évidence, un souvenir, j’y étais, j’y fus.



3


Tout a marché, tout est saisi, les yeux, le cœur tout encore aux évidences, ô, vous qui étiez, au loin, au loin, en terre abandonnée, on tourne, on supplie, allongez-vous, détendez, il faut arriver et tourner sur le sol et sous les pieds le gravier glisse, 


il reste au sol un arc, tout tourne et je commence, visage tordu et peau sous le soleil, il y entre et il sort sous les feuilles et dans la volupté, un œil ouvert, les lèvres disjointes, tu termines déjà le voyage des morts, 


tout encore te retiens et tu penses, ô, vous qui étiez, il faut, il faut étendre au sol, une fois encore penser l’achèvement, je respire et je tiens et tout au tout me désigne, visage sans couleur, sueur claire je recommence et je t’appelle et tu reviens un jour encore, un éclair tourné. 


Un visage dans l’attente, je tourne et je devine, ils sont loin, tout encore et tout ensuite, je fermerai les portes et les yeux, visage abandonné, douleur éteinte sur le sentier, je te noierai et j’écouterai encore ta plainte, tout est sûr et j’avance et vous étiez nombreux et en partance. 


12 Juillet 2016.



 III
1


Encore, encore, au clair, au lointain, dans l’espérance et dans la folie, les yeux ouverts et les mains vides, tu tiens et tu restes, suiveur, conteur, esprit frappé et joue amère, le poids, le rien, les images, tout, ce tout est fécond, tu tiens et tu t’abrites et tu cherches, toujours au fond des trous, sous la peau, lièvre au gite, huppes au nid, rapaces aux cieux même. 


Tu cherches, tu grattes et tu rayonnes, temps compté, temps servi d’un nuage à un autre, du plus long au plus froid, il faut éviter le pire, la tiédeur, l’indifférence, corps rongés de deuils et de petites misères, petits croyants, petites misères, tout, ce tout est tombé du plus lointain vers le clair. 


Il est clair et clairement on se dépasse, les yeux ouverts et les mains vides, sans rire, en tremblant un peu, tout est petit et misérable, fleurs envolées, joies étirées et tout commence et reprend, tout, ce tout dessus, dessous les sentiments, tu trembles.


2


Tu t’agites, image perdue, tout y respire la vengeance, je suis, je tiens et tout, ce tout ici, la crainte et la tiédeur, je suis ici, je suis au centre et tout, ce tout te recommence, soleil perdu, peau vieillie, tout au cuir se recommande. 


Je suis ici et je me tiens et je balance, et tout ensemble, une image, vieux rêves, tout tient au néant, des jardins clos et des barrières, sous la haie se cachent les oiseaux, tu vas, tu voles et je recommence, temps perdu, avoine folle, pauvre animal déjà au sacrifice, encore plus, encore loin, lointain venu, jour arraché au silence. 


Tout ici est obligatoire, je te cherche, je te trouve, je t’insulte et tu m’aimes, horreur et sacrifice, joie sans nuages, il se murmure, il se tient et tout au silence est établi.


Je vais, je viens, tu es encore en attente, petit croyant, un espoir mort, tout est pour la trahison, le mensonge, je vais, je viens et tout ici me repousse, je ne suis plus.





3


Vous étiez, ô, vous qui étiez, je pense, je tiens, tout, ce tout ensemble au-dessus, en dessous des sentiments, y étiez-vous vraiment, sans possible.


Remord sans ardeur, tout vers tout se traîne, bâton en main, épaule blessée, je te cherche et je te trouve et toujours tu crois, pauvre et si petit croyant, folie et sans, sans. 


Il faut dire, il faut entendre, j’y suis, j’y suis, j’y vais et j’en viens, tout en abus et tout en faiblesse, ils croient et aiment la haine et l’abandon, jardins clos, avoines folles, ils sont perdus et tout autour se meurt, j’en viens, je n’en suis pas et vous qui étiez, ô, vous qui étiez.


Étiez-vous pour demeurer, pour ne pas accomplir, pour ne rien donner, on espère au fond du jardin clos que tout, ce tout est pour préparer des miracles, dessus, dessous les sentiments, on est au tout, on est à la surface, ciel éclaté et cœur angoissé, raison fanée, oh, surprenante clarté, tout est ici à oublier.


28 Juillet 2016.

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