mardi 31 octobre 2017

Sans titre, 24 Février 2004.







Il ne faut dire et faire.

Ensemble vers la mer de roseaux et de nuages, les pieds dans l’eau comme des sabots de moire, la bouche en sanglots, la carapace de sucre et de sel meurt sur la langue, le silence danse sur le sol de fange et de boue.

Le mur de dispute est encore à faire.

Sur le dos des moutons la laine est peignée d’un revers de ciel bleu. Des loups rêvent et mâchent, sans y voir les os et les nerfs. Le sec, le froid au mois du vent et des rafales, rougit la peau, elle souffre et s’irrite.

24 Février 2004.

lundi 30 octobre 2017

Sans titre III, 23 Février 2004.


Que l’on cueille un brin d’herbe, et le soleil sourira dans l’ombre qui l’enferme. Le choix, un arrêt, une escapade, un tambour funeste, une feinte qui se venge, un trésor qui chante avec les anges au paradis, finissent un Dimanche en chandelles sous le pont.


Le service clos, il faut rendre son salut au bienfaiteur, ouvrir la porte au plus jeune des enfants, qui le long de cet ouvrage fait ses dents sur un serpent. Cette chimère ouvre grands les bras, une rumeur, un frimas et un remord se penchent sur l’inconnu.

Parfums que mâche le vent lourd de la passion, du désir et de l’ennui, du funèbre et du poli.

23 Février 2004.

dimanche 29 octobre 2017

Sans titre II, 23 Février 2004.

Il faut avoir de l’endurance, répondre présent, pour supporter un tel voyage entre les lignes, entre les dents.

Ils sont à l’aise sur la table les livres de ceux qui disent le roman, de l’ombre tiède, du vieux sentier, du torrent vert qui coule sur les pentes. La vie ruisselle encore, ne viens pas voir cette embuscade, l’automne meurt.

Un ogre de pierre et des chiens vident tes bras des fleurs qui signent ta belle aventure. Ce sacrifice est un affront, le grand parle fort, rit comme pleure un orage, chante faux et scie les os, meurt de voir ce que fait la rage. Son regard dur de vrai menteur, de fier à bras qui baguenaude, vire mal et fait ses dents.

Regarde cet air rose, ce souffle clair, qui ne forme aucun chagrin, aucune loi, qui parle du vrai et de l’aventure, de la mer et du mois d’Août.

Quand vient la pluie, quand vient l’orage, le bois se fend et rebondit. Le partage du ciel en deux est une frayeur, une gerbe d’or et de lilas, un oubli, un beau qui danse entre les bras du jour. Il vient de loin et meurt dans les feux de l’année, dans le regret du bois qui grésille dans la lumière car il est bordé de cailloux. Le vent sous les griffes des oiseaux la nuit dans les arbres, sur les toits, fait entendre aux enfants qui tremblent la voix lointaine et enivrante qui revient sur le désespoir et l’oubli. Le tourment est plus rude cette nuit, le sommeil vient de loin, il tourne et retourne les doigts d’un gant qui serre fort la peur du noir. 
 
23 Février 2004.

samedi 28 octobre 2017

Sans titre, 23 Février 2004.

La ferveur est à la limite de toute chose, les eaux saumâtres évaporent et cristallisent peu à peu. Une lueur roule sur les vagues, l’air les agite.

Il plaît aux autres de revenir sur le temps passé et mort dans un coin. La mémoire est une douleur vive, elle palpite dans la main, des hommes se démettent et se servent de l’incendie : il presse et pousse sous le tissu qui frotte.

Les cheveux frisent sur la nuque et les tempes de ces riches de leur beauté, rois d’un royaume de chair et supplice. La chaleur de rencontres si vivantes, signe d’un frisson et trois éclats, colle dans le cheveu, va et vient, vole vers l’avenir, loin de la douleur du partage.

Un jour de fin d’hiver l’été chante dans le cœur.

23 Février 2004.

vendredi 27 octobre 2017

Sans titre, 22 Février 2004.


L’hiver traîne et contraint, effet de coupe et branche glacée. La vie du monde est un champ en bataille, y pousse une peur noire, terrible, à faire rire et pleurer les enfants, voleurs de billes et de cailloux. Ils sautent haut et loin sur les genoux de leurs mères, supplient, chantent et murmurent. Les voyant roussir, de crainte et de plaisir, la deuxième lune de l’année, frôle les étoiles qui clignent.

Quand un verre se brise et rompt l’alliance, l’incertain entre au champ de la sagesse. La vie est diluée dans les éclats du rire et des voix, ils s’affrontent pour la palme des ombres, le trophée au vainqueur. Il dictera sa loi et ses égarements. Sa faux engrange toute l’herbe, le grenier se charge des travers et des rites, des sarcasmes et des plaintes, toujours se prit cette difficulté, toujours s’imposa cet ordre.

La beauté exténuée, tendresse et incertitude, dans le grain de la peau, sur une cicatrice, ourle un cœur qui respire et fixe d’épines noires les douleurs du mensonge. Il faut taire son doute, proclamer sa foi, loin de raisonner, comme sonne à nouveau le tambour frappé par les plus forts.

22 Février 2004.

jeudi 26 octobre 2017

Sans titre, 01 Février 2004.


Coule l’eau claire et une bulle claque, un monde éclate à la surface, un bateau balance sur cette mare de passions et d’orages, il aborde la rive du malheur et de l’ennui. Les rameurs de l’enfance tirent de leurs bras le tour de serpent et d’écarlate de ce pays qui se noie, dans le connu et la réserve, le pardon flotte sur la vie qui goutte.

Le rire impose l’envie de faire et dénouer, comme on joue la vie qui chavire et danse dans un verre d’eau que purifie le charbon. L’amertume brise le cœur il songe, comme un cristal qui enveloppe et griffe. L’éclat de lumière dans le bocal ou tout s’agite, invente à jamais un monde qui explose, un univers de feu et de sang, de bruit et de fureur.

La lumière sur ce pays qui émerge, elle chante pour tous, la joie de la chaleur qui caresse.

01 Février 2004.

mercredi 25 octobre 2017

Sans titre, 31 Janvier 2004.

Je ne souhaite pas qu’un autre parle à ma place et que les saisons chantent ailleurs en un dernier baiser. Le temps est un jardin de roses à venir. Il faut faire semblant de dicter la nature sur le clavier blanc et noir des plaisirs simples. Entre le dire et le faire parle le miracle.

Une poudre d’or, et un galet roulé plongé dans un bouillon de mercure, alourdissent le pas de l’amour, il arpente la terre. A la mesure des choses, le ciseau, le compas de nos jambes nouent et dénouent la crainte et l’horreur, le mur précipite à terre, entre les fleurs, un peu de sable sec, fileté d’araignées.

31 Janvier 2004.

















































mardi 24 octobre 2017

Sans titre II, Janvier 2004.


Les danses et les chansons accélèrent le rythme, le cœur se dénoue et espère.

La voix profonde et lente d’un passeur d’éclats et de rêves laisse de marbre et de caillou le pas simple, il file vers le coin au bout de la cour et du jardin qui l’a vu naître, il impressionne la lumière du soir.

Les enfants attachés à la mémoire du bois, quittent le village pour d’autres aventures. Ne te retourne pas et avale encore un peu de ce bon air qui pique les narines et fouille les poumons, aspire et respire, ainsi va la vie, de place en place et d’escaliers en espoirs déçus.

Il faut faire attention et sauter, en caressant chaque pierre, d’un bord à l’autre. Un rien réveille les peurs anciennes et les tourments rodent sous la lune. Dans l’entrebâillement de la porte et du rideau vois le chat qui s’étire dans la nuit et feule à tout instant, cette insomnie est lourde, un mot frappe sans cesse au carreau. Le vide s’éloigne, la violence du mot torture le coussin et le drap. Le corps qui devient vieux tourne et frappe aussi l’autre présent qui ignore et rugit, le chat feule, le mot harcèle, le tourment est éternel et la pluie ne vient pas.

Quel objet calmera ce souci qui balance et percute. 
 
Janvier 2004.

lundi 23 octobre 2017

Sans titre, Janvier 2004.

Je veillerai sur toi, enchanteur, sur un pied meurtri du sol qui se dérobe. Le vent souffle sur ton bras le froid du matin. La vie te bouscule, une épreuve te renouvelle et gratte pour longtemps ton cœur qui frémit.

Le frisson du réveil pique et durcit la peau de ton orteil. Il faut délivrer cet attachement aux membres qui te portent et libérer l’appui qui te lie au monde entier. Je veillerai sur toi, marcheur qui défile et mord à pleines dents la bouche de celui qui refuse et esquive la caresse et le coup. Le plateau qui te porte t’arrache à chaque pas un cri de douleur et de plaisir qui mêle la vie et le détachement, le combat et le repos. Le sacrifice qui s’impose annonce une passion nouvelle et harassante qui arrachera de ta terre un mélange de métaux et de gravats, il faut abandonner l’acide et le bronze qui te lestent.

Je veillerai sur toi, faiseur d’or et de miracles, qui balbutie et fascine et séduit, le ton est d’empire et de roi. Une cohorte te suit et admire la canne de Moïse, le sceptre de Pharaon. Sur ta droite et ta gauche, à tes flancs je serai là, et je te soutiendrai, nous compterons encore, toujours, et pour longtemps les étoiles qui filent, la grande ardeur et les espoirs qui se réalisent. Il faut continuer et tenir fort le chemin de la vie.

Janvier 2004.






















dimanche 22 octobre 2017

La nappe …

La nappe étendue prolonge le festin.

Sans conditions, ni remords il faut finir le plaisir. L’essentiel est dans la construction. La pluie bouche l’horizon, rallonge la route et tend l’angoisse de celui qui prend les armes et se tourne sur le passé, la voix brisée de larmes, sur sa vie dans les fossés d’un théâtre d’infortune, la vie l’ignore et ne dit rien.

La main tremble sur le cou des animaux hantés, la volonté heurte la bouche, les ombres effrayent les enfants. La joue se tend et retient le vert des branches ramassées dans un coin de la terre, là ou le vent du soir étale les cheveux, il maraude. Le sable chante le retour de l’été, de l’ardeur et de ceux qui s’épouvantent d’un rien.

Sur la mer, il y a les mots à caresser avec les ombres de ceux qui sont partis enfanter au loin. Leurs regards se reflètent sur les eaux dans le vide, et cernent les marins qui boivent le sel de la fureur, battus par l’oubli. Il palpite le cœur qui commence, qui finit les choses dans le bruit, qui mord dans la joue de la vie, recueille encore les larmes et les rires de l’enfance et pose au feu, l'ivoire calcinée. La chair tend la soie et la dentelle des assassins, ils pleurent jour et nuit. Il faut boire à la source ce rang de perles et de fruits, des rayons l'entourent de sable couleur de cheveux, la nuit le réveille et le matin le fuit.

Les escaliers mènent le regard de ceux qui aiment. Ils tournent à l’endroit où la mer se retire et font jaillir un rire de sueur qui éclaire leurs vies. Il faut tourner sur le chemin qui va de l'ardeur au trépas et dire en se cachant de la foule, le verrou est fermé, la clef est jetée, le retour est incertain, le soulier se coince entre les galets et les joncs.


29 Décembre 2003, 8 Février 2005, 21 Octobre 2017.

samedi 21 octobre 2017

Ils.


Ils courent dans les rues, les enfants du monde, demandent justice et desserts. Ils volent vers les autres, feux d’amour et d’impatience, et ignorent qu’il faut réfléchir. Ils hantent des coins qui ne meurent jamais.

Ils rient et bousculent les couloirs de l’école, rampent et gâchent le savoir qui rompt l’animal. Ils rient et bousculent, feux d’amour et d’impatience. Ils hantent les couloirs de l’école, gâchent la justice et rampent pour les desserts.

Ils volent le savoir qui rompt l’animal, et ignorent les autres. Ils demandent : ne meurt jamais, ils courent et il faut réfléchir.

29 Octobre 2003.






vendredi 20 octobre 2017

La pluie qui vient ...


La pluie qui vient sèche les morts, ils veilleront sur notre lit.

Elle lance des gerbes de fer sur les vitres qui se salissent, les grenouilles, petites reines, cheminent le soir vers un réveillon d’insectes. La pluie qui les harcèle agite les fleurs, elles restent dans ce jardin en déséquilibre, l’orage le saccage. Les murs, les plantes de la maison et du dehors disent le temps, il passe, et tu le retiens, sans résultat. La colère et la force gaspillées en lieu de guerre et de conquête . L’éclat de tes envies, le grain de fou qui m’emprisonne ne sont rien contre le vent et la marée, la lune monte et descend, le soleil brûle, le chien noir hurle la nuit venue.

Je crie, je mens et tu me mords beaucoup. Que faire pour cacher les rancunes et les voluptés de feu et de glace, lourd chemin de croix sur la volonté. Le mur et les plantes sous la couverture sont un enchantement. Nos relations sont un jeu de naissance et de goût. Il est un vent d’angoisse qui appelle la mort et les cailloux, le sable et le vin des plantes arrachées. Le cri : perce nos adieux, il est un voile, gel sur un volcan, avalanches de grains jetés et de fleurs arrachées au jardin, il pique les mains et les pieds bousculés dans un lit de feu.

Ton rêve est le gardien de notre vie que tu forces. Il y a loin de ton ardeur à tous les rêves, les plans tenus et affichés, les abandons et les secrets. Le temps passe et freine les objets, la surprise de l’été.

L’amour est là, volcan que tu embrases sans cesse et sans retenue, tu cries, je meurs et tu sanglotes dans un éclair de soie dorée, qui enveloppe tant de choses, des plus graves aux plus aérées. Ta vie et la mienne se gênent et se complètent, je vole toujours quelque chose et tu me caches le temps qui passe et s’enrobe au rouge du plaisir. Le rien qui ne se dit jamais est une force. Succomber, être surpris sur la route par des nuées d’insectes que l’on claque dans les mains et sur le front, les membres durs, la langue pendante avec un fil de salive qui glisse dans l’obscurité de l’étrange duel qui se prolonge à l’horizon.

Tout cela est un jeu à finir dans le sang de la légende des deux qui s’aiment et s’enchantent, aveugles, sourds et muets, longtemps. La vie révèle la clarté du jour qui suit encore le jour suivant, qui se prolonge et palpite dans ce jardin en déséquilibre, sur ces murs, sous ces plantes, ces herbes et ces fleurs que l’on arrache et que l’on brûle une année de plus.

Au salut, ton arc est absent de raison, chanson dans les églises les jours de noces. Le vertige brille dans tes yeux gris et bleus de pervenche et de furie.

28 Octobre 2003.


























jeudi 19 octobre 2017

Sans titre, 28 Octobre 2003.

Sa joie attise la vie qui bouillonne. Il est un conquérant qui se saoule de gloire, et parle fort à aveugler les chiens et les oiseaux. Sa foi est un vœu de constante gaieté. Il est toujours parti sur les brumes du monde, et ramène des chats avec peine écorchés. Sa force m’enchante et me fatigue aussi. Il est le vent du nord qui souffle tout un mois, et son ardeur cache mal sa vraie mélancolie.

28 Octobre 2003.

mercredi 18 octobre 2017

Un fossé d’eau de pluie.

Il passe loin de la route, ce pays qui choisit la brume pour veiller le repos des rives, mordues de soleil dans un lit sans défaut. Les enfants portent sur le torse la corne des taureaux, pointe de noir et d’amour mêlés sur la pervenche des yeux rayés de pleurs. La vie se dilate dans la plainte qui lève haut le front des animaux, un appel à la conquête, plus haut que la corne, s’enfonce dans un flanc offert. La plaie est vive et rouge, son odeur incite au plaisir et à l’immortalité.

Le rêve de lune traverse le ciel noir, cette nuit reste un mystère. Une fleur dans la bouche et dans le dos, les enfants filent. Le courant d’air sous la porte donne à ceux qui passent un reste de l’amour qui l'a mis au monde. Entouré de perles et de miel, le regard est un éclair qui assouvit la soif, il se presse dans la boue du marais, dans le clapotement d’une eau salie que la terre refuse et qui reste longtemps après la pluie. L’instant, le rire, le partage fatiguent ceux qui boivent le lait de la patience et mangent le sel de la route. Leurs mères les enferment pour appendre à user du jour, pour écouter le soir. Des baisers cajolent les trésors qui rient de confusion.

La déraison est un abri pour l’âme des héros. Ils sont revenus forts des rives, ces hommes de passage qui mangent des raisins et crachent en l’air les pépins et la peau. Leurs vêtements noirs, la fièvre qui désole, les rêves de grandeur, les deuils les emprisonnent. La révolte des passants lance une malédiction, la route boit les restes de la pluie tombée trop tard, c’est un aveu qui cache la vérité. Il faut refuser le cours des choses et craindre le retour des vanités.

Les herbes se dessèchent sur la route, la joue que l’on offre est un combat perdu sans le battre. Il est un temps terrible, celui de la confusion qui vole le droit du vrai et du sincère, les maisons se privent de l’oubli. Les cailloux du ciel brillent comme des âmes tristes, ils font sans le vouloir un mur, une barrière de courage, un fossé d’eau de pluie qui protège du vent.

27 Octobre 2003.

mardi 17 octobre 2017

Automne III, III/III.









Automne III.
Automne égoutté.

On découvre la trotteuse derrière les aiguilles, les enfants jouent dans la rue, au gymnase deux athlètes ajustent une ceinture de force.

L’aiguille dans le creux de la main, il jure sa revanche. Un gouffre noir diffuse l’ardeur, les secrets de famille. Les petites mains percent les yeux et les oreilles d’un fou. Il a envie de mordre et décroche la pendule qui pend sous la voûte. Le tic et le tac disent fort les rêves d’un été chaud et d’un automne frais. Hiver coloré de pommes tombées des arbres sans feuilles, leurs veines noires fripées dans l’eau qui s’évapore. Le balancier tenu par un fil blanc chante sur le sable. La trotteuse reproche aux enfants leurs mains et leurs pieds, un rayon bleu de lune les pousse à leur commencement. Il faut la vie qui cherche, et des liens qui sacrent.

Le cidre égoutté en petits jets coupés en biais.

Il flotte un parfum de poudre, germe au soleil un arbre de pierres et de planches. La berge se colore de chiens et de chats qui grattent sous les branches. La poitrine brûle. Dans un désert de cendres et de saveurs, l’amour est enterré, le sol se fend. Les oiseaux piquent à deux au murmure de la source, un nœud serre le cœur des choses. Ils pleurent dans les mouchoirs et les langes, ces enfants cherchent leurs aiguilles dans le panier versé et l’escalier qui tourne. Le papier se froisse, le vert de la muraille est encore à sécher, la clef troue la porte, le bruit des moineaux effleure un vieil homme avec son sac de malice, de vengeance et de peur. Cette journée est le point de chute qui de l’enfance fait un pays à gagner et une extase, elle affranchit les remous.

De pauvres personnes chantent, dans le soir, l’été est bien fini, une longue pression serre la voix et gratte le fond, un petit cœur bondit sur l’ombre d’un roi à venir. Le sacre est un gage de joie. Les enfants courent dans la rue et cherchent les aiguilles du temps, la virgule après le mot qui couvre le vrai et le rêve. Le chien est une apparition qui de miracle vire ordinaire, la peur lance des injures au delà des moulins. La vie tourne, toujours à inventer, dans les caniveaux secs que le vent glace et lustre tour à tour. L’aiguille se tend bien sur la branche.

Les éclats, de sourire et de paroles, entourent le chercheur d’un voile de chaleur, percent les yeux et les oreilles, la vie des autres est une affaire obscure. Ils se regardent droit dans l’œil et sur la bouche, ces enfants aux corps enlacés.

27 Octobre 2003.

lundi 16 octobre 2017

Automne II, II/III.

Automne II.


Jour d’automne.

Un mal dans la tête effraye celui qui regarde la lumière et rince sa peau dans la vapeur du petit matin, l’œil noué à la vérité. Le corps tordu sur la couche, brisé contre une paroi, la vue dérange le portrait. L’entrain gouverne et ordonne au jour de paraître, racle la gorge, la vie avance. Les musiques un peu oubliées, qui furent de l’âge de la révolte, bercent le gouvernail.

Le pied souffre, cette tête se lamente et connaît l’étendue du désastre. Le cœur se prête au sacrifice. Les enfants seront dévorés et ils dévoreront les plus faibles. La vie déménage, la souris file dans le lointain, cette tête se dérange, cernée par le vent. Les pieds sont froids et le soleil ne vient pas, la vertu pousse à l’élévation, mais tout traîne sans éclat et sans panache dans la tiédeur terne de ce petit matin, rien ne vient.

Les confidences du soir sont oubliées, la tête éternue, un hoquet fait frissonner les rives du courage. Le mal tordu sur ce plan de sacrifice, la liberté gagnée et perdue à quitter les habits du rêve. La vision de cette déchéance affecte. Les imparfaits se lamentent et pour toujours gémissent leur histoire et leurs incertitudes. Qu’il est loin le coq qui chante, ce petit jour étreint les frayeurs et les doutes qui s’étalent dans la chambre et sur le champ de bataille.

Il est encore à venir le temps des cerises et du sucre. Les ombres insistent, les horreurs se détachent, leur horizon se mêle au jour qui blesse et qui remue. La tête et la gorge faiblissent et inondent la journée, d’une bataille de gamins qui défoncent sans le savoir les derniers remparts de la digue et dansent autour du fleuve noir. La silhouette du chat dans la rue détache le dernier coupon du traité qui autorise enfin la venue dans le jour arrivé.

25 Septembre 2003.

dimanche 15 octobre 2017

Automne I, I/III

Automne I.

Un soir d’automne mérité.

La pendule dans le coin, à côté de la fenêtre, existe pour elle-même. La vie commence. La sonnerie annonce le revers des choses, le destin file et croise. La joie grave la vertu dans le mur, la peur effraie les statues et glisse sous leurs voiles les signes de l’amour. Un cri de souris, palpite dans l’air et dans le vent, froisse le poil et le nerf, danse et meurt en s’inclinant. Le grand demande en renversant le torse et la langue, aimez moi, et aimez le service. Le plaisir signe la présence dans cet endroit de paradis de la sincérité et du partage. Les archanges se frôlent et rêvent du lieu où se décide si la croix est une affaire de conscience ou de pardon. La parole encore à dire et à conjuguer s’inscrit dans le cercle de la raison, s’entête dans le coin éclairé par la lampe. La vie consumée dans la braise, le feu du soir se retire et féconde sans savoir. Un peu de lumière entretient dans le cœur une folle espérance. Un désir sans fin, une boucle de satin, parent le destin. La vue penche dans le vent, la pluie, vers la boue.

Une houle dans le thym et le pampre, déroule un roman parfumé, court dans un carré d’espoir. Il entend une symphonie de flûtes et de grenouilles dans le jardin, tourmente de terre et de passions. Il faut jouer dans un râle de joie la musique de la perfection, elle se détache dans l’air et dans la lumière, sépare le métal et le vivant, la matière et une parcelle de conscience. Dire le désir, dans la ferveur, filtre les confidences sous la porte.

Un soir d’automne mérité dans le calme et la patience. Une lente exaltation fleurit dans le coin de la chambre où la lampe brûle et annonce le soleil à nouveau. Dans le silence des formes attendent. L’espérance finit dans le froid et le féerique. La vitalité et le charme, les rires sous le menton foncent sur la peau d’une rose qui meurt.

La joie du soleil et du souffle chaud bride un peu les yeux qui contemplent le vrai bonheur.

18 Septembre 2003.

samedi 14 octobre 2017

Sans titre, Septembre 2003.


Le grand vent est passé, sec et froid, les fleurs sèchent. Une barrière de nuages laisse à l’été qui meurt le reste du soleil à l’horizon.

Des oiseaux plongent, noir et blanc, ils recommandent au ciel les âmes de ceux qui partent en voyage. 
 
Septembre 2003.

vendredi 13 octobre 2017

Sans titre II, 21 Septembre 2003.







Bien au-delà, les fleurs sous les herbes, viennent de très loin. Elles sont du soir de ce jour qui chante. Les feuilles conjuguent au souffle les voiles meurtries et serrées au centre, de l’aube à la nuit.


La raideur et le froid bleuissent sous la lune en avance dans le noir de Septembre. Le chien a bien gratté au pied de cet arbuste, il flaire les feuilles coupées avant. Les fleurs sèchent contre le mur de galets, rouges et ocre de tuiles et de gravats mêlés.

Il faut rebâtir ce jardin qui s’échappe des mains de celui qui ne maîtrise rien.

21 Septembre 2003.

jeudi 12 octobre 2017

Sans titre, 21 Septembre 2003.


Comme des filets de vie, viennent les nuages, un or que rien n’arrête. Tout réfléchit, l’animal dans le bleu, glisse entre les plantes, jette de petites graines. La nuit est agitée du cri d’oiseaux que l’on ne voit, les carreaux luisent de coups d’amour. L’été terminé, les ailes de libellules collent aux pas. Au froid du matin, la vie se renifle, les gouttes d’eau encerclent les grenouilles.

Vois la nuit, dis la joie de vivre cet enfer de charme : les enfants ont colonisé la rue.

21 Septembre 2003.

mercredi 11 octobre 2017

La fenêtre est ouverte, la nuit est proche.


Calme, le jour avance vers midi, l’air rafraîchi écarte les feuilles. Un chien dort, l’autre aboie. Les enfants sautent dans le canal, les chevaux appellent. Le temps est là qui doit se dire. La maison est posée sur une nappe d’eau, l’arbre boit cette fontaine. Le réveil du monde glisse entre les feuilles, la vérité sous ce figuier est venue d’un été de rêve. La fenêtre est ouverte à la nuit prochaine.

Les travaux avancent, les champs secs, maintenant moissonnés, les raisins contre le mur pour les oiseaux et les abeilles. Les lézards sautent sur les fleurs, les grenouilles en songe bleuissent sur la clôture. Le cœur entrelacé de vigne et de jasmin, écoute le silence, l’été murmure encore d’oiseaux abandonnés. Les hirondelles balancent sur les fils, les libellules en bataille affrontent les moustiques.

Le massacre des faibles est prononcé à perpétuité. L’innocence se venge, les cousins envahissent. Dire une chose ou son contraire qu’importe, le paisible enserre le tumulte. Le soleil grille et les chenilles dévorent roses et rosiers. La chaleur accable le fils prodigue, il revient jeter un sac d’amertume. Le loin envahit, les pensées on s'étonne de tant de sérénité. A ceux qui souffrent rien ne change.

22 Août 2003.

mardi 10 octobre 2017

En main une feuille.

En main une feuille, langue d’un taureau.

Ici c’est le bain des sauvages, d’une vague une péniche fait la mer, nord dans le canal. Sur le pont, un, porte un seau de poissons, l’autre, un sac de figues barbares. Un, voit une main charbonner sur une feuille. Cheveux noircis d’un lourd secret, au soleil le plongeur hésite. La chute vient, nul ne regarde.

Les enfants sautent dans l’eau du marécage. 

21 Août 2003.

lundi 9 octobre 2017

Il y a une odeur de pampre et de sel.

Il y a une odeur de pampre et de sel.

Les âmes simples s’affolent et perturbent le bien, calme et paisible, du repos. Les voix serrent le plaisir de battre de la langue le plus dur des appels. Les corbeaux, enfantent d’un martyr, du bec découpent les membres qui se complètent.

L’acidité suppose une grave affaire, l’escarmouche mord dans la chair tendre. L’orage du matin, le désespoir des pauvres, les peignes, les bosses, les fées tordues et les monstres malins font rire un peuple égaré.

La chair se meut dans un cortège de bagarres perdues à peine engagées. La suite ne vaut rien, ni le premier soupçon ni le dernier chagrin. Le crépuscule de la joie suit la pente arrosée du mépris d’un monde qui se noie.

Le chant des bâtisseurs encombre les oreilles de celui qui voit les enfants passer, abandonnant sans gêne et sans remords les gravats d’une fête qui lasse. La route fond et la poussière tombe sur un chantier sali par un liquide clos dans une bouteille qui se brise.

Les enfants tenus dans une prison de détresse en veulent au monde sourd, aveugle et muet. L’oubli sur la place retient les plaintes et les larmes, salées de sang, d’orgueil et de maladie lente, de fiel et de blessures, qui n’en finissent pas.

Ils engloutissent leur crédit de bonheur et de sérénité. Ces corps en partance vers les îles, sont gavés de charme, de vignes mêlées d’artifices et de sucre, qui usent bien leurs dents. Ils sortent ce qu’il leur reste de griffe pour lacérer un corps qui ne demande plus grâce ou merci.

Le sacrifice est inutile, les grands ne savent plus ou est la confiance. Une boule de peur et de crainte avale leur chute, ils vident sur la tête le sac de la fureur et du mensonge. Les reproches cachent la soif de connaître. La vérité attend de grandir pour dire ce qui vaut d’être dit.

Au seuil de la maison chavire la barque, les œuvres du malin sont peintes de charbon, jouer est une occupation qui use. Les carreaux qu’on balaie dans l’outrance ne disent rien, ni neuf ni compréhension. Il faut un frère, une sœur pour que chantent plus haut les hirondelles.

Les tout petits perdus ne font rien pour lutter, leur vie s’en va et leur ardeur la suit. Avec le désir et la ferveur, le monde craint la vie. Il va bien mal et les puissants doivent la générosité, ils hébergent des tonnes de cailloux dans des poitrines mortes aux embrassements et aux étreintes.

Il faut laisser aux autres un noyau pour que tinte encore un verre d’amitié. En l’air les grands gardent à distance la route des outils que l’on casse sans savoir en user. Les arbres ferment leurs feuilles à ce bavardage de pies et de serpents, ils coupent d’un coup sec un cœur noué.

Le soleil passe les branches des alisiers.

21 Août 2003.

dimanche 8 octobre 2017

Sans titre, 21 Août 2003.

Un trou d’eau dans les rochers, les enfants dansent, agitent, harcèlent, l’eau sur la joue. Les poissons fuient dans l’ombre, aspirent. Les vers brillent dans le bleu qui éclate. Le corps sur une ligne, le sable sous les ongles, les chevilles se tordent sur les galets qui roulent. Le jeu échauffe les genoux, déchire les coudes. Les orteils tournent les cailloux sous les sandales. Le dos est meurtri de soleil et de chute. L’eau glisse sur la vase, le rouge aux flancs. Les cotes soufflent et serrent les corps. Les écrevisses pincent une chair bien tendre. Le regard des oiseaux vole dans le soir. Un temps au loin, la vie avance.

Une visite imprévue remue l’âme.

21 Août 2003.

samedi 7 octobre 2017

Sans titre, 20 Août 2003.

Connais ton travail et la langue que tu fredonnes.


L’absence est un aveu, la puissance jaillit du bras, des veines, blessures d’or, épices barbares, frelons qui piquent, qui lissent et qui tuent. Le bain au jour est nécessaire, flot liquide de patience et de sucre qui coule en rayons de soleil. Le chemin combat la nuit, l’ombre cache un vrai sanglot. La peau s’écorche, ligne que ferme l’eau salée.

Il pleure, amertume et plaisir mêlé, celui qui se trompe.

20 Août 2003.

vendredi 6 octobre 2017

Sans titre, 19 Août 2003.

Le verre est posé sur l’appui de la fenêtre, la solitude va bientôt finir. L’ouragan est prévu pour l’heure. Les oiseaux n’en reviennent pas, une voix forte met de l’ordre parmi les chiens. Le jour croise un regard que détend une lumière, qui tremble et fait faillir l’été. 

La montée lente du repos à la vie coupe le mal à la racine, le fier et tendre ne dit rien, l’écume se rapproche de lui. Il est plus lourd que le poids de l’ennui, sombre pluie qui pèse sur la cage, cette ruine de la vie qui échappe. Ils se connaissent les oubliés du monde, les perdus.

La contemplation a sidéré la nuit et fait trembler sur pied le crieur fou qui compte des fantômes. Les enfants retournent dans le rang. Dos à dos ils s’en vont tirer le premier feu du duel qui arrive. La mort les délivrera des berceaux qui cerclent leurs habitudes.

Le soleil ouvrira leurs bouches à la raison, à la nuit, que le doute fait mordre dans l’instant. Le geste ébauché de battre fort l’enclume finit en caresse de roi, il faut essuyer cette tempête d’amertume, ce lourd embrassement qui étouffe l’été. Les chiens se taisent.

Ce matin d’espérance ressemble à l’amour, ils ont eu leur compte de rires et de partages. La douceur envahit une à une les âmes des forts qui ne voient plus rien. Le charme dénoue le fer et conjure le rire des jaloux. Il fait très beau ce matin sur ce coin de la vie.

19 Août 2003.

jeudi 5 octobre 2017

Sans titre II, 18 Août 2003.


Des nœuds dans le jardin que les fleurs tiennent mieux. Les abeilles solitaires se marient en cachette, glissent les feuilles coupées dans les pots, et font un nid pour les petits.

Le lézard, en bataille perd sa queue. Au soleil, brin par brin chaque tige liée dérange les grenouilles qui giclent. Les guêpes se vengent et piquent. La sueur coule, le dos brûle.

Jardiner seul appelle l’amour, caché dans les buissons. Ce plaisir est solitaire. On expose au vent et aux insectes, les autres, peu importe.

L’élu est une chenille qui brille de son mieux, elle tisse le cocon de sa solitude.

18 Août 2003.

mercredi 4 octobre 2017

Sans titre, 18 Août 2003.

Le jour apaise le risque, les feuilles balaient la soif, le vide que l’on fait clôt le rire. La lumière s’en va dans l’ombre, l’eau se cache, le lys fane, le souffle se dit. Un air de liberté cherche le monde. L’espérance, le regard, la fraîcheur reprochent sa douceur à la peau. Le vent chargé arrache les arbres morts de soif. Les marcheurs, le sommeil interrompu, le souffle mouillé par le ciel et la terre, cherchent les buissons, et avancent, pèlerinage lent qui emporte les chèvres et les chevaux. Le bord de la route est partage de l’eau et du feu, la mémoire et le grain s’envolent, poussière échevelée, mouture du présent, or de la fournaise battante. Sabot qui pousse sous la corne, un veau rêve d’or. Le sacrifice abat les arbres qui gardent dans leurs feuilles le royaume et les privilèges des petits enfants.

Le vent a raconté une histoire de guerre.

Le grand arbre se couche, la vie est fauchée. Le froid dit cette aventure, la lampe se rallume, le grillon siffle. Dans les chambres fermées on chasse le courant d’air. La moisson a changé, le sable se tasse, la mer est un hiver, le buisson fleuri plusieurs fois se couvre. Les fleurs blanches coulent lentement, le frisson se mélange au retour du soleil, le ciel bleu est un naufrage. La pierre d’été ne chauffe plus le lit de l’amour, le vent se calme, les fleurs vont relever la tête. Le bain nettoie cette journée d'orage. Les arbres sont tombés, les petits enfants pleurent, après la pluie la fête a cessé. Il fait froid pour longtemps, une saison meurt. Le plâtre se décolle, les maisons seront bientôt la terre du jardin. La rouille vient très vite, le chemin a bu l’eau qui se gaspille et pourrit dans les mares. Les oiseaux ont volé entre les gouttes, les feuilles lavées de la pierre, le feu viendra à bout de la plainte obscure, de ce mal qui irrite les cœurs jaloux. Celui qui est parti viendra, changé en boucle de lavande et romarin bleus. Il faut cueillir les fleurs de l’été bousculées par l’orage, flétries par le souci, lapidées de souvenirs. Les gens ne changent pas, il faut résister, les méchants sont aimables quand reviennent les flèches du beau temps.

Les rires obligés décorent le retour d’une chaleur qui les vaut bien.

18 Août 2003.

mardi 3 octobre 2017

Sans titre III, 14 Août 2003.


Sureau blanc, fruits noirs, le vieux, le neuf, tout se mélange. Les vaches rêvent et allaitent, un troupeau blanc les chevauche, tout vole bas, j’ai soif.

Têtes sèches fleurs penchées, mourir de soif près de l’eau. L’herbe remue, un rat s’échappe, les oiseaux volent le tournesol


14 Août 2003.
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lundi 2 octobre 2017

Sans titre II,14 Août 2003.


Ce pays apprend à courir droit, l’eau monte, la vase descend, mûriers lointains, roseaux, frissons de brise sur la terre.

Sur l’eau les hirondelles gorgées de boue, une fleur flotte, un soupir accélère le courant, il fait trop chaud au fond.

Berges jaunes, vertes et roses, pars à la mer voir la fraîcheur, elle résiste dans le sel.

14 Août 2003. 

dimanche 1 octobre 2017

Sans titre,14 Août 2003.



Des cris et des chansons, un cœur bat sous la paupière. Le soir le clair d’une lampe, berce un reste d’enfance.


Dans la bouche et les narines l’air entre, l’homme tangue, renversé et tremblant, le cœur évanoui il se cramponne, un cheval dépasse le galop, les serments sur les livres, la foule est plus forte que l’été

14 Août 2003.