jeudi 30 novembre 2017

L’or ...

L’or du soleil éclaire les pieds dans la paille, au crochet pendent les dépouilles. Les bras dans ce passage sont tout bleus, la peau respire une odeur de regret, ce mélange occupe la fin du jour. La perle fine, le faux semblant, le vrai caillou, la vie sauvage satinent la peau. Les espoirs, les fortunes faites, les vrais retours et les grands triomphes sont des rumeurs qui agitent la vie qui va où elle peut.

Les enfants jouent, batailles d’éléphants et paille que l’on mâche. Grandes vacances, les pas s’enfoncent dans le jour qui croule de gris et d’ombre molle. La vie avance, chaque plage est un oubli, la peur du noir et les audaces vont plus loin que la nuit. L’eau dans l’air tire vers elle les insectes qui piquent et mordent. Un tic de rien bat dans la tête, la serrure dort dans les greniers, on les vide un soir d’orage. Les vieux s’affolent, la colline brûle sans que l’on sache pourquoi. Les arrosoirs versent de l’eau sur le feu qui gronde sous les branches, les vieux affolent l’horizon, les planètes descendent sur l’épaule du seul qui sait voir et entendre l’histoire lente et précise des gardiens de troupeaux. Ce calme ignore la folle envie de liberté, il part comme on se range. Il racle et il menace, le temps s’en va dans les cailloux, il vient de rien et avance, il renie le talon plat, le vieux talon, la corne épaisse et un éclat dans la peau blessée. Le feu à l’ombre compose dans la verdure et la poussière, le bal terrible qui monte, la bannière des ardents. Il est beau à l’aube qui avance, le chant des oiseaux sur le dos d’un cheval qui passe sans voir.

Les pieds des enfants restent ronds même s’ils s’usent sur le marbre. Il faut attendre la fin du voyage, sentir le vent et les cailloux et dire le chemin est long, le rocher si ferme et la pente abrupte.

8 Juillet 2004.

mercredi 29 novembre 2017

Peut-il ...

Peut-il vivre ainsi celui qui cache quelque chose ?

Il y a de longues plaintes et des silences qui s’ajoutent à un regard fuyant. La liberté est dans le vide, les yeux ne fixent rien. Il se faufile à peine entre les pages de son livre ce voyant que rien ne regarde, il est en attente de la fin de l’histoire, de la fin du roman qu’il n’écrira pas. Les vagabonds sur la route cherchent d’un coup d’œil l’endroit où il cache la clef, le pot que l’on retourne. Le métal chauffe et brûle les doigts.

8 Juillet 2004.

mardi 28 novembre 2017

Chaque feuille ...



























Chaque feuille pèse le poids du vent, il y a des oiseaux dans les branches. Ce qui se voit est profusion, on se découvre chétif. Il faut tailler dans la chair. L’équilibre est fragile, la main et le tronc se détachent. Le pied et l’oreille vacillent. Le tuteur mord la chair. Le figuier est vengé.

14 Juillet 2004.

La fidélité ...

La fidélité ne sait rien et ne croit pas grand-chose.

Il y a dans la face du monde, un souffle chaud qui hurle sans espoir, sans retour et sans force. La feuille qui balance divague et se noie sous le poids d’un métal qui ne dit pas son nom. La mémoire est vive, sur la bouche le cri résonne longtemps. Il faut entendre la mêlée des corps qui rassemblent et frottent longuement la surface des choses. Une vague lente monte du sanglot de ceux qui fuient l’ombre, le fier et sourd meurt dans ce fatras, les habits mêlés de poudre de lune. Au soleil Juillet redore la peau. La chance tire par la main celui qui meurt. L’œil s’ouvre et implore.

Recevez ce martyre, croyez ce beau mensonge, l’amour ouvre le bal, la liberté rit des vapeurs tremblantes, l’été commence et délie les doigts. Le vilain disparaît dans l’ombre, le calme est un retour vers ce pays, lavé dans l’oubli. La seule loi est d’en faire une offrande à ce petit oiseau qui claironne l’ardeur. Renvoyez ces délices de flamme qui brillent dans le ciel, sans remords et sans soif, leur langueur foule la distance et sépare ceux qui sont loin de nous. Il faut voir dans les branches des arbres le fil qui balance les araignées du jour, chagrin pour qui le sait, espoir si le temps passe et contredit le souffle chaud et lourd. La dispute fâne et croque toute audace, efface le regret du temps qui court. La fleur du monde est à venir dans ce petit paradis bleu et vert qui dort. Les infidèles accrochés au portail se griffent au genou. Ils se mettent en rond et font des embuscades aux passants qui regrettent le temps de l’air suspendu. La lumière se divise en papillons de laine, ils grimpent sur le toit, c’est un fardeau pour l’épaule de soie qui coule de soleil et de chaleur salée.

Dans ce miracle un ange de la vie compte les moutons, il rit dans son berceau, jeune loup qui dort.

Terre et eau, et folle avidité, les astres et la joie signent le pacte de l’oubli.

07 Juillet 2004.

lundi 27 novembre 2017

Du mouroir ...

Du mouroir du soleil et du printemps, un oiseau plonge sur une branche fine, ressort de verdure, élastique de l’esprit, qui l’envoie vers le ciel. Réponse vive a l’angoisse, le matin très tôt et trop fleuri.

La noirceur que contredit l’aube effraye les prisonniers dans leur cage, ils sifflent à corps perdu vers le ciel qui leur manque et qui accueille les petits. Les libres meurent en l’air de faim et de souffrance.

Les enfers s’ouvrent et libèrent une étreinte de sang sur un fauteuil de foudre. 
 
02 Juillet 2004.

dimanche 26 novembre 2017

La clef.

La clef sur une épaule ouvre une porte, et ce tout qui grince agace les yeux. Dans sa maison, je vois ce qui se passe, le métal qui vibre et le front en haut. Les oreilles tintent et le cœur s’en va. La force grippe la charnière, et tous s’acharnent sur cette ouverture qui ne se fait pas. Puisque tu l’aimes il sera tien, ce désir de grands vents et d’espaces qui chantent, la liberté berce les rayons du soleil où volent les abeilles.

Les oiseaux se battent, un plus grand, un plus fou s’approche du champ qui s’ouvre, son cœur s’affole et le temps s’en va. Dans le vent s’élancent des araignées sur un fil, les mènent où voudront bien l’air et le silence, leur vie s’en remet à tes mains et ton cœur les soutient. La porte résiste et rien ne vient, de jeunes affamés secouent fort, ils n’ont pas de clef. Cette force enchante ce roi qui aime les enfants.

La clef sur son épaule pèse le poids de l’or qui se souvient du plomb et de la terre. Le fils de cette mère a connu la douleur, les enfants rebelles et le corps qui se tord. Une chanson claire tire des larmes de celui qui lutte pour le temps qui vient et laisse échapper la liberté. La clef à son trousseau livre le souvenir du vol des abeilles, du fil des araignées et du combat des oiseaux. Une clef est enchaînée à sa liberté.
pour J. P. G.

Samedi 15 Mai 2004.

















samedi 25 novembre 2017

Chanson de Ping Pong Li.



Chanson de Ping Pong Li.

La voix légère, mon père tire, pousse et chante. Dans Canton il tire, pousse et souffle, Ping Pong Li.

Pousse et mange après la guerre, Ping Pong Li, gâteau de riz, écorces d’orange et chocolat, Ping Pong Li.

Ping Pong Li a quitté chaudement Félicité, a été chaudement félicité, Ping Pong Li.

14 Mai 2004.

vendredi 24 novembre 2017

Je te couronne ...


Je te couronne et je te chante, libre qui vient d’en haut pour réduire l’ennui et le remords. Il faut oublier le pas de l’alouette qui glisse sous son pied le reste de la vie. La violence abonde, le sens de la silhouette affole le regard, la fracture du matin s’ouvre: un coin de belle humeur, des pampres s’agitent, des graines volent dans un souffle de joie.

8 Mai 2004.

jeudi 23 novembre 2017

Ils sont drôles ...

Ils sont drôles et penchés ces rosiers de fortune. Le vent sèche les poisons qui coulent au creux de la main et du cœur.

J’arrive en bondissant, croissant de pleine lune, accroché à l’âme, des oiseaux et des fers de plaisir dans le pied des jeunes, ils se fient à la parole.

« Vieux tais toi donc ».

8 Mai 2004.

mercredi 22 novembre 2017

La pluie ...

La pluie courbe les roses, le chien pleure. Un trou dans une feuille dure arrête le regard.

Le festin recommence, sous le couvert glissent les ombres de ceux qui partent en jouant. La liberté se noie dans le vide.

De ce buisson tout blanc s’envolent des oiseaux. La goutte d’eau monte vers toi.

29 Avril 2004.

mardi 21 novembre 2017

La cérémonie ouvre sur la joie.


Il dit mon petit, comme on soulève le poids de l’angoisse, la beauté de ce chant arrive à rompre le silence qui se fait et se doit autour de qui va partir. Une réserve entoure ces baisers mêlés de confidences, ils émeuvent. Commence la perte et l’abandon, le souffle fidèle d’un enfant oublié. Il n’est jamais venu du fond de ses âges, les frissons glacent la paupière et coulent d’une larme de vent. Le sang de prophète arrive à la saison qui monte face au courant. Les manteaux de légende et de misère noire disent : la-bas, au loin est la fin du voyage, le réel s’efface et choisit pour lui de retenir la main qui caresse et reborde le lit.

Un beau gaillard d’un siècle ou d’un millénaire débite une leçon qui parle de cailloux. Un chien attend un maître qui enquête sur une place un soir de printemps doux et frais comme le rire de vieux enfants toujours en devenir. Il a trouvé cet enquêteur de pleine lune, ce chien et son maître au bout du filin, qui balance sans cesse le fil plombé du sacre de l’espoir. Le frère de ces lieux aborde un rivage de bois et de sable flottés à toutes les roses du vent. La moisson est vivante, une couronne se pose sur le front d’un ange de la maison. Le repos est en vue.

La mer sera bien calme, la lumière ouvre son trésor de vigueur et de force qui conduit à un festin d’éternité. Il respire bien fort dans l’orage du temps, le parfum calme et pur du monde qui l’attend, qui lui dit : je gémis et j’espère, je gémis et j’espère.

28 Avril 2004.

lundi 20 novembre 2017

Dans le ciel ...


Dans le ciel une belle douceur se reflète. Le désir meurt et son vainqueur tremble, la tête danse. Le froid serre la poitrine qui vibre et frémit. Son doigt griffe et lacère un pied convulsé. La mine fière, un semblant d’air dit sa peur de l’esclavage et de l’abandon. Le pied qui danse et rebondit, figure de contre et de cri. Un autre parle à sa place, il garde un reste d’âme, qui se perd et se noie, dans le matin qui lève au loin.

Une lame, menace, et le tuera sans hésitation. Sa vue sème l’amour, dans sa bouche les rides se font attendre, les mots meurent dans le chaos, miracle. Sous son armure, un sac de carnage et d’effroi brisé contre le cœur qui s’affole et encourage, le vert et le sucré à en jouir, sans reproches, ni liens, pour faire tomber un pan de dureté.

Il frôle le visage du guerrier, le dernier qui partage l’air et le feu, la force et la joie. L’horreur est au fond avec les loups qui coupent le trésor en fragments de chair et d’os. La vie cisaille les rêves des fous, des rebelles, se libèrent-ils du malheur, l’effusion adoucit le regard du meurtrier qui dormait ici.

Un autre se lève avant l’aube. Une lune rousse affranchit la nuit du froid. Il faut renoncer à la barbarie et aux sanglots, seul et sans serment, aux enfances broyées et aux greniers brûlés, à la pâleur de l’homme qui cherche à renaître et dit à sa reine, à son roi :

« Je meurs debout et je te chante, enfant de la sérénité, joyeux et intrépide .

Je suis celui qui vient et sera, qui mentira à sa descendance, et joyeux à l’approche des loups, des renards, des corbeaux boira dans la corne des taureaux ».

Feuilles mortes, le frêne, porte son monde sur le dos, carapace et drapeau sur le mur, on reconnaît l’éternité, l’horreur, l’abîme qui cerne la vieillesse, dans le lointain et fait ombre. L’horizon pousse, avance et dit l’espace et le temps.

Il se lance contre le mur, monte vers le ciel et débite en fragments les nuances de la peur. Son regard a changé, l’œil se mouille dans l’effort. Il faut battre le tambour de l’enfance et tendre le mur d’oriflammes. Dans le ciel une belle douceur se reflète. Le désir meurt et son vainqueur tremble, la tête danse.

28 Avril 2004.

dimanche 19 novembre 2017

L’air ...

L’air sent le pardon et le doute.

La joie et la force, enchantent les eaux dormantes. L’ironie répand et déverse l’infortune comme un fleuve de mystères. Ni boire, avaler rien de ce qui flotte. Il faut renoncer au carnage. L’émotion, transparente et lourde, enrobée de cœur, venge de la noirceur. Une plainte soutenue est libérée du fond des choses.

La vigilance impose de flairer d’abord, sans trembler.

26 Avril 2004.

samedi 18 novembre 2017

Le monde se réveille ...

Le monde se réveille, le chantier est vivant de travail et de chuchotements, une scie taille la pierre et les marteaux frappent. La maison monte et abrite l’espoir et un nouveau désir. Sans attendre, trois coups donnés sur chaque pierre. Je suis seul face à ce qui doit venir et qui est, seul à ma seule face. Le monde se ferme et s’ouvre sur moi. Il se ferme et je l’ouvre.

Il n’y a pas de limites, une borne porte mon visage. Il s’ouvre et se ferme à mon seul gré. Une couronne de doutes et de certitudes s’élève, dans les douleurs et les rires, la cérémonie commence.

L’oiseau se penche sur mon épaule, les étincelles s’envolent du coup frappé.
 
26 Avril 2004.

vendredi 17 novembre 2017

Un papillon ...


Un papillon de nuit est posé, le rosier fleurira. Dans ce jardin, les grenouilles noircissent et aux arbustes pointent des fleurs obscures.

25 Avril 2004.

jeudi 16 novembre 2017

Un ciel de glace ...

Un ciel de glace, gris de jour, il est ravi de voir ce qui passe si proche, qui vient de haut et de loin. Le sourire de la vie paraît, le souffle sans mystère du vent dit la pluie.


A la fenêtre le rideau cache le visage qui regarde et interroge. Les nuages filent, les hirondelles croisent et sifflent, le sérieux gronde la boue sur le tapis.

23 Avril 2004.

mercredi 15 novembre 2017

Qu’on, et que, et qui.


L’attente, soir qui chante, matin qui triomphe, jour de gloire, dit à l’âme du veilleur : le rougeoiement berce et enchante, ainsi, la chaleur et le frisson. Le veilleur rêve et souffle de l’air qui tourbillonne. On respire au sacre d’une enfance, qui pousse à pied perdu une petite roue qui amuse et essouffle, qui fait rire de la honte et douter de l’espoir.

Le veilleur racle et geint, agite un espoir de vengeance. La vérité, liberté et partage jaillit, ombre d’un printemps d’œillets rouges qui virent gris et sans parfum.

La crainte et le remords, enserrent et menacent, veilleur qui a peur, qui a faim et qui achève sa trace dans la boue et l’ornière. Le malheur sent le suint et les regrets. Charrue, laboure le fond des mines, veilleur, tire l’énigme d’un monde bouleversé, sans fraîcheur et sans grâce, dans la conscience et le dire de la folie, du jugement de Dieu fredonné en bourgeons, au crépitement d’une foule qui dort.

Le pardon ne se donne ni se vend, des années de franchise et de fécondité abîmées dans l’indifférence et l’abandon. Une île de risque et d’aventure soude cette rengaine, le souffle à la lune cercle la peur du berger en colère, veilleur, vole la liste de ceux qui vont partir pour le voyage sans détour. La renaissance vient du haut des collines, les chiens suivent l’absence, les chevaux tirent la charrette des enfants. Le corps a grandi et mûrie la parole, le dos se fait d’un homme et d’un héros, sous le cheval de blanc et d’écume, brille le retour des soldats d’empire et de vouloir.

Il faut armer le bras des faibles, qui dévorent et rejettent la dureté, qui s’élancent au ciel et tombent bas dans la fosse des maudits, qui pleurent au soir venu, qui rêvent de ce qui rend les uns si beaux. Le lierre grimpe au mât des évidences, la mousse envahit les tuiles du toit, il croule vers le secret de l’enfer et du dégoût, les compagnons sous leurs échelles sifflent tristement. Au réveil des chouettes et des hiboux, la blancheur quitte le chantier, les hommes mangent et décident de ternir pour toujours le soleil en ce lieu.

Il faut dire, face cachée, que le détour se fera un jour de chansons et de rires, de vin et de larmes. La vie surit, sans le travail et la sueur, la raison des forts pose une charpente de grisaille et de mort. De la montagne vient un peu de fraternité, tu adores en silence. Ils font la part belle aux corbeaux, les trous dans ta mémoire, veilleur, tu les bouches d’une main mal assurée, tu fermes la barrière et tu te perds dans la contemplation d’un monde qui meurt et qui renaît.

L’intention vaut l’action, ô, ignorer le rêve des autres. Il faut entendre la voix du bon Dieu et espérer très fort et sans malice que le beau temps se maintiendra, que les troubles de la nuit seront enfin livrés au paradis des mouches et des branches.

23 Avril 2004.

mardi 14 novembre 2017

La route se reflète ...

La route se reflète en blanc dans le ciel bleu qui mord sur le vert des feuilles jeunes .

Elles sautent au dessus des tessons, les grenouilles qui s’affolent sur la terre et dans les semis. Tout passe et tout se donne, la journée est belle. Le ciel balance sur le toit, la vie bascule sur la terrasse, les enfants jouent à l’ombre, les fleurs de l’an passé offrent de belles surprises. Le soleil pousse le palmier au delà des violettes. Le travail est léger comme un vol d’hirondelles.

L’effort porte sans souci les bras de l’apparence, l’imprévu passe, épaules droites et peau blanche, il faut résister à tout son pesant de sauvage, le fils du roi pose dans l’espoir de l’avantage. Il se disperse sous le fil de l’eau et gobe la vie qui perle, il bat fort ses flancs drôlement sous la rafale délicieuse et trop chaude. Tout avance et tout se fait, le poids s’allège et s’éparpille.

Souffle sûr et suspendu, la vie respire à pleine poitrine. Le ciel est serein, l’oiseau est posé sur la branche. Le calme est trop fort pour un si petit cœur, il souffle et sifflote, l’oiseau de la reine de Saba, petite huppe qui se penche et regarde sans les voir les aubépines et les planches qui germent déjà, dans le clos vert proche des arbres.

Une route noire, des chênes verts, un grand ciel bleu, couleurs et cocarde d’une manade.

21 Avril 2004.

lundi 13 novembre 2017

Le tamis de l’ombre ...

Le tamis de l’ombre et du partage, rajeunit un vieil enfant qui pleure et se lamente, se plaint et gémit, tu me fais mal et tu me pinces. Cheveux blancs et noirs s’écroulent sous le fer. Dans l’air en noir et blanc, les hirondelles palpitent.

21 Avril 2004.

dimanche 12 novembre 2017

A bien travailler ...

A bien travailler les heures passent, le jardin fleurit, les voiles sèchent sur les fils qui coupent et refendent le vent. La poussière dans les narines, le rideau bouge contre le rosier, la pluie surprise, l’air souffle des sanglots.

19 Avril 2004.

samedi 11 novembre 2017

Ton corps se refuse.

Ton corps se refuse. Affronte en vaincu le désir et les forces, le temps coule. Sans réactions et sans tapage, le chien à la fenêtre attend sa part de chemin et de vent. Le sceptre et la couronne dans tes mains et sur ta tête faussent les images.

19 Avril 2004.

vendredi 10 novembre 2017

La vie éclabousse ...

La vie éclabousse un vrai matin de fleurs mouillées, matin de plumes qui se frottent et de grenouilles enlacées. Le combat se mène du bout d’un doigt de la main qui retaille le vieux rosier, dévoré de chenilles et bourdons noirs.

Les beaux enfants qui se transforment, soufflent sur la réalité. L’ordre et le temps font route ensemble, le bien qui les tient use seul l’effroi, leur victoire est signée par l’ardeur du soleil sur l’horizon.

Une tige penche sur le miroir, de tuiles et de cailloux assemblés dans l’espoir du niveau droit, lourde elle consent a ne pas respecter le temps qui use et dévoie.

Les enfants se retiennent, ils ne poussent pas aussi vite que le ciel blanc de nuages qui passent, les petits plants enfreignent alors la loi du fort.

10 Avril 2004.

jeudi 9 novembre 2017

Souffle la braise ...

Souffle la braise de la vérité, vieux maître. Au pré, les compagnons mangent des pommes vertes. Sur un fil un étourneau, seul, se balance.


Qui te plaint, te lasse, vieux maître sur ton fil. Les compagnons soufflent la braise. Vieil homme, au pré les jeunes mangent. Sur un fil un étourneau.

Souffle la braise de la vérité, ancien jeune homme. Les veaux au pré mangent des pommes vertes. Un étourneau se lasse, te plaint et se balance.

Qui te plaint, te lasse.

Au pré ils mangent des pommes vertes, pour cela les veaux te laissent. 

Qui te plaint, vieux maître, pourtant, souffle une braise de vérité.

7 Mars 2004.

 

pour B. C., il soufflait pour séparer les pages trop collées qui parlaient de souffrance, d’espoir, de joie, et de fraternité.














mercredi 8 novembre 2017

L’herbe sèche ...

L’herbe sèche et la fleur fane quand le vent souffle, vent de quelle éternité ?

Dans le jardin le mois de Mars sèche la terre. Le nez est pris, le poumon souffre, les frissons agitent le corps refroidi. Les doigts glacés s’agitent. Passe la terre au tamis et affine le sol, ne m’abandonne pas, la surface où tu marches doit être pleine d’air. La lourdeur est contraire au bleu des pensées qui s’envolent et retombent. Les galets empêchent cette poussière de s’envoler, les graines trop petites jouent. Ne m’oubliez pas, souvenez vous, ces fleurs sont bleues et verront peut-être le jour. Le froid envahit la poitrine, le buste se tord de quintes et de râles, les pensées se perdent sous le gravier. Les petits yeux s’ouvriront dans une année. Le miracle est possible, ces fleurs viendront si le jardinier protège le lieu de leur chute et de leur perte. Un drap claque comme un glaçon, il fait souffrir les mains de celui qui moissonne un champ sans valeur en céréales, les tournesols amuseront les oiseaux. Des éclats de verre remontent des profondeurs, des bouteilles intactes emprisonnent la lumière, des clous et des outils rouillent et blessent les bras et les jambes, une tulipe a blanchi sous un pot envahi d’escargots, il abrite aussi des grenouilles encore noires et grises. Les limaces ne bougent pas, les sauteuses sont figées, les pattes comme brisées et écartelées, entre deux morceaux de verre et un bout de lombric rose et blanc se tortille très lentement pour prouver que la vie est encore possible. Les œillets peut-être ne fleuriront jamais. Le visage est figé pour longtemps. Il souffle encore et pour un mois ce vent qui chaque année fait ployer les tulipes rouges et jaunes, en gerbe pour un guerrier mort dans un champ de laiterons. Le vent emporte le parfum des jacinthes et le mêle au terreau qui s’agitera de vermines, qui poussera les noyaux de cerises des repas de printemps, quand on mange des asperges et des radis, des fraises équeutées, en savourant un rayon de soleil sur une fleur rouge.

Le rêve se jette vers l’avenir en bouquets qui inondent le printemps et l’été. Le froid cogne les reins, le jardin s’obscurcit, le travail est avancé, le printemps est en place, les graines germeront. Beaucoup trop c’est certain, il faudra en jeter, gaspiller, tuer ce que l’on a fait naître, en offrir, disperser. Ce cœur de l’hiver rassemble l’avenir.

3 Mars 2004.

mardi 7 novembre 2017

Sans titre, 01 Mars 2004.

Pour mordre et engloutir, dans un coin bien caché, on allonge un espoir de conquête. Le danger étreint ceux qui hoquettent et implorent un regard des grands qui battent et rebattent le fer et l’espoir, la campagne et l’avenir.

On entend les cris et les ordres des chefs de guerre qui partent cueillir le miel des montagnes, les oiseaux perdus au nid des vivants et les reptiles de la peur.

Chacun propose la vie.

La fureur, le carnage frôlent un bateau dévoilé, il perd son lest de bois flotté, de fruits. Les cailloux brillent à fond de cale, au cœur de la mer.

Les brins d’herbe, comme un souffle, étalent l’orgueil dans un nid de serpents. Ils sifflent et se tordent.

1 Mars 2004.

lundi 6 novembre 2017

Sans titre, 27 Février 2004.

L’enfance tient les anges dans une boîte, sous une carapace de plumes.

La ruine traversée sans rame ni sac, effraye l’oiseau qui chante, sous les grands arbres, et file dans le concert de ceux qui soupirent et s’envolent. Le bal du printemps est ouvert, son carnet plein de souches enflamme les amoureux.

Le mois de Mai est un redoutable souffleur de nuits blanches : faire croire que le combat est nécessaire et que la vie vaut d’être. Un élan pousse les enfants, attise leur premier désir, les anciens luttent sous les arbres.

Les chiens gémissent pour entrer, la vérité entre les griffes. Entre l’air pur et l’eau claire, le vol des rapaces, sur place embrasse la terre et les hommes.

27 Février 2004.

dimanche 5 novembre 2017

Il y a une odeur ...

Il y a une odeur de larmes et de sacré.

L’humanité danse et interpelle, sa grandeur refend le bois vert. La force fantasque au toit de l’univers plonge, un chemin grimpe et fait effort, sa pente glisse. L’arbre supporte le monde, sur le souffle, l’espoir grandit et fascine la foule, les oiseaux battent des ailes, adorent le soleil et les branches.

L’histoire longue est une toile blanche. Il vient de loin le faible fil où s’aligne, une goutte après l’autre, chaque perle du sang d’un peuple. La procession règle le partage entre le droit et la folie, le courbe et le raisonnable, la torture et l’ennui, elle s’étire sur le sol que tout gratte.

Il y a une colonne d’oiseaux sortis du monde, elle agite le vide et souffle un vent qui éclaire et réchauffe. La morale se mêle à l’histoire. Les petits poussent, tombent, gémissent, éparpillent des os broyés. Le vide se referme sur la jeunesse elle halète et resplendit, couronnée de plaisir et de bonheur.

Un vol de colombes explose un cœur chargé de trop d’émotions, la peau détendue, le silence et le mystère frôlent les lèvres, font jaillir la vie qui remue le champ des passions. Il faut attendre encore pour juger ce qui s’emballe dans cet alignement de comédie et de souffrance.

Les regrets effacent le tourbillon de joie qui enchante les rêves, ils parlent en langues de saisons. La fin, dira l’apaisement des forces, elle rafraîchira les pensées et les actes. Doigt du respect et de l’honneur, le sarment rouge meurt dans le feu, braise qui cicatrise le monde.

Rien ne vient, la disgrâce et l’ennui répandus. On aime comme on aime, le ressort tendu, détendu dans la brise balance. On finit par vite, mourir jeune et vieux. Les fleurs se désintègrent, au balcon le désir s’épuise, il brutalise et flétrit les épines, encercle les tisons qui refroidissent.

La rivalité de la certitude et du chagrin, vole vers le trône de l’enfance, on remue et on pointe d’un doigt enragé la tige des roseaux. Ils frémissent dans le marais de tourbillon et de piquant, chaque jour et chaque nuit, ils forcent à savoir si la mélancolie dira le bien et le fera toujours.

Sans le respect qui encense et dit : la vertu et la peur, le courant d’air et le vague de l’âme, le passage vers le ciel est dur à maîtriser. Il faut encore la source de l’abîme et du gouffre, où se perdent la bienveillance, la propriété, le caractère et l’oubli. Le mouvement ébranle le mur des passions. 

En rythme on martèle l’espoir, où allons-nous, où allons-nous ? Le silence est assourdissant, mugissement d’un vandale au jouir sur la butte, rendu fou par le cercle où danse sa vie. Les obscurs arrachent peu à peu la vengeance sur les forts, ils encombrent les routes et les façades des maisons.

Dans la clairière, les moutons tremblent, ils charrient sur le dos l’éternité du manque, plus absent que le vide mou et inconfortable, ils sont las des propos qui musellent ces enfants qui chantent sans savoir et vivent sans apprendre. Moutons tondus, il y a une odeur de larmes et de sacré qui règle le courant.

Les obsessions rendent coup pour coup, l’amour est donné au bord des chemins de vie et de vent, les soupirs occupent les bouches closes sur des muscles forts. Ils baillent les amants, et commencent un pèlerinage au repentir, ils posent les poutres et attendent le destin où se clouera leur chemin.

Fragile et incroyable beauté, l’espoir avance d’un souffle, le temps est résolu, d’un point de suture comme une croix qui penche sur le berceau du monde, il joue dans le rêve étrange et insistant du bonheur qui est devant, qui est derrière et qui n’est pas pendant. Un peuple marche à travers champs.

26 Février 2004.











































































samedi 4 novembre 2017

Sans titre II, 25 Février 2004.

Pour refaire le chemin vers la solitude et les plaisirs, il est accompagné de vers luisants, signes, conquête et sanglots. L’impatience respecte ce qui vient de loin et ne se retourne pas. La vie des hommes est aussi aventureuse que l’histoire des escargots dans la caisse d’herbes grasses. Le pourrissement croise la lumière qui brille aux ténèbres avec la parole du début.

Dans son noir, sur son fumier, l’escargot perçoit une lueur qui scintille.

25 Février 2004.

vendredi 3 novembre 2017

Sans titre, 25 Février 2004.

Il dort et son dos se fait sentir sans céder aucun point.


La nuit a été froide et le printemps derrière est encore à venir. Les oiseaux du ciel ont mangé tout l’hiver dans la cage, les limaces à la gamelle. Le chien sans rancune dort dans les filaments argentés qui tracent le tour de son bol.

Le froid est paisible, la guerre est loin, le calme endort cette vie.

25 Février 2004.

jeudi 2 novembre 2017

Sans titre II, 24 Février 2004.

A rebours dans le froid et la crainte vivent les corbeaux.

Le vent souffle leurs plumes de froid et d’obscurité, le poil autour du bec commence la chaîne et frotte le ver blanc.

Ils mangent des cigales et font en piquant fleurir la vengeance et le malheur.

24 Février 2004.

mercredi 1 novembre 2017

Sans titre II, 24 Février 2004.


Il frappe fort le vent qui souffle sur un lit qui refroidit.


Chaque mouvement engendre un beau silence qui sonne, tremble et disparaît dans la forêt du rêve enfantin des soldats de fortune. Ils font des cabanes sous les branches, les petits murmurent entre les pattes des chevaux, agrippent au col les pies luisantes de blanc mêlé d’or vert. La terre s’éveille, piquée de violet et de jaune.

Les fleurs se résignent au sacrifice.

24 Février 2004.