lundi 11 décembre 2017

Sans fards ...

Sans fards et sans nuages, le jour avance, la mémoire de dos fait une grimace de plaisir. La main gratte la peau, la jambe donne du vertige à la volupté. La vérité enfonce le pied à chaque pas, l’été enfante une figure. L’absence remonte les murs en brisant la lumière, des enfants lancent des pierres. La vie avale dans le noir un serpent qui pleure et mélange l’instant et l’éternité, dans la clarté, sur l’herbe.

Celui qui se lamente, pleure à midi. Une goutte, tache de noir un pli et glisse du jour entre les taches de ciel. Son torse en exil, une main le flatte. Ce mouvement étend son ombre sur le mur. La peau se fige dans l’espérance. La silhouette ouvre les bras. La suite est à venir dans la gloire. Assis le nez dans l’étoile, la lueur clignote d’une rive à l’autre. Du murmure de la source, rien n’est à dire, sinon le secret.

Au bord de l’eau, dorment les chevaux. Ils tirent le raisin de l’oubli. Les enfants lancent leur jouet dans les branches du figuier. Dans un jet de dentelle, la musique donne des frissons à la dignité. Le ciseau détend le poids de la sève, un fil claque et de l’air flaire le soleil. Le rieur rie de tout et arpente le plaisir, il mord le jour et lèche la joue, fait le voyage du sein au creux de l’épaule. Le vide encercle les genoux.
Le choc de la peau sur le sable est une affirmation. Les animaux vont la nuit sur la terrasse et s’écrasent dans les plis de la fenêtre. L’amour s’effleure de frissons, de souffles sur les adieux. Aux limites de la vie, pleurent l’attente et le désir de clarté. La comédie chante dans le ciel des rêves, le souvenir tranche la peau, la vie sort de cette brèche. La vérité se loge au genou de l’homme ce matin. Vous sommeillez et le soleil se lève !

20 Juillet 2004.

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