samedi 31 mars 2018

Comme un cœur. I


Aux amants.

Comme en promenade, les frissons endorment et affaiblissent, petits riens posés dans la chambre. La colère est grande, le frisson est une éternité, ils meurent entre les cailloux et les branches. Grande colère, le sanglot bouscule le retour des uns et des autres et fait frémir. Dans l’éternité l’erreur fige un espace de brume sous la clarté. L’écho tremble et tremblent les autels sous les branches, la lutte, la nuit, esprits changeants, dansent des sarabandes, la sueur défigure les grands corps allongés sur les draps.

La lessive est tordue, elle chante, la brise, les habits gouttent sur les fils, ce désordre est une route qui enchante les plus forts et les fous. L’eau frôle les martyres et la brise déplie dans leur malle, un habit de gala, une mantille et un chapeau, pour sauver les apparences et dire :

« dans une heure nous serons proches de la vengeance ».

La fureur croise leurs bras et tord leurs visages, comme une virgule mal placée et sans âme. Ils déchantent sans rire et voient sur les épaules de qui perce et mitraille, une espérance de grandeur et de calme à venir. Les rivalités fondent dans la respiration. Le souffle court des amants convoque au bout du sein une pression pour éclater. Ils dansent avec allure comme pour dire la joie et le contentement.

L’aubade est donnée, composition lente au rythme du flambeau, les défenses grandissent sous la couche et défigurent la vérité. L’espoir est en conquête, les frissons de lune dégrafent. Le vent, dans les branches des oiseaux, fait tomber le nid et franchir la saison. Le désespoir dans la pente perce les cailloux, d’une invisible éternité. Les sanglots, et les défauts grandissent, la folie est en marche et franchit le pont de mousse, le chemin prolonge les désirs.

La froideur d’un geste lent fait plier le bras aux amants, sans passion. Le désordre et le remords disent pour trembler une histoire de fous qui déchargent leur bile sur des sabots crevés. Il est loin le temps de la vengeance et le plus allongé revient et perce un caillou qu’il ne veut pas céder. En avance, à peine éclos, les lilas ont bien soif et ne changent pas de quartier, les figures sont rouges et se noient dans l'attente, elles se donnent aux uns et aux autres et font une ombre de sourire qui déborde sur un mur, sans rime et sans tranchant. La colère dure, et les grands se font une guerre ridicule. L'aveu de la faiblesse est une victoire, les escaliers sont loin et loin les piètres moqueurs qui avancent dans la vie et fredonnent un air curieux, comme une coupe de salut.

3 Août 2005.

vendredi 30 mars 2018

Un désir explore la raison et la candeur. (Pour : Ils.)

Le vent prisonnier de la route qui monte, inverse l’ardeur, égrène un chapelet d'éclats rendus au sanctuaire. Le juste fleurit les autels, se répand dans l'ombre sur l'eau et effleure une branche qui se détache. Les événements sont à l'ombre et donnent à la route son poids de bitume noir sous le soleil, un réglisse amer et sucré enchante la gorge, il coule sur le fond sans que le vent disperse une goutte.

Le courant d’air est frais, et trop fraîche la raison hante la mémoire des autres. Il y a une clarté qui brille sur les épaules, des hommes bruns se disent : il faut rentrer il va pleuvoir, adieu arrive un orage, adieu il faut rentrer à la maison. Les petits se disputent et chauffent leurs ardeurs dans la fuite vers les autres, une main leste défait un pantalon qui tombe sur un linge trop garni qui déborde et n'en peut plus d'attendre et d'espérer à la fenêtre, ce qui est intéressant est prisonnier des cuisses et se gonfle à l'envers pour une démonstration de chêne et de roseau, je plie mais ne rompt point, l'attente traîne dans la boue.

Les sages se déferont de toute vertu. Le trop plein de tendresse filera joyeux vers le matin doré, tranché dans le vif de cette plainte qui emprunte aux autres une volupté sous la branche gonflée à l'envers et chérie des yeux par une foule invisible qui sort de la chambre et rappelle aux anciens les mille et trois qui composent la bande. Vous m'êtes bien plus que mille et trois et vivez dans la mémoire de qui vous rencontrât et vous berçât entre la sensualité et les dégradations, l'âme à peine éclose et refermée très vite. Une histoire sous la langue, dans la vapeur du mirage intense, éclaire la route et finit la chanson.

Pour révéler la vacance du visage il faut se perdre dans l'attente et chanter avec tous, vous qui m'êtes beaucoup plus que mille et trois. Vous vous souvenez de ce qui se fait, dans la chaleur et dans le froid sur l'étendue et dans l'étroitesse, les animaux se gorgent de défenses et dans l'explosion finissent les rencontres. La fusion et la dépendance, le calme plat et les erreurs disent des cantiques de gloire et des effusions mouillées de caresses. Les fidèles sont atteints par une coulée de larmes blanches qui se liquéfie au vieillissement. Tout coule sous les branches et frémit dans la gorge sans savoir si les yeux vont tourner. L’émoi est une chamade de fantaisie et d'obstacles surmontés, saisi par la lenteur il détourne la joue du baiser et chante sur le flanc. La vie est une escalade de bas vers haut en toute liberté. Les envies confondent le dur et le tendre.

3 Août 2005.

jeudi 29 mars 2018

L’ironie et l’irrespect aux voleurs d’images et de rêve. Pendus III. (Pour : Ils.)

Les hivers sont rudes, la vie est un songe, et nous les rêvons à deux, pour longtemps. Un cygne vole, le chant est beau en fin de jour, le monde est sa maison. L’oiseau donne à voir, l’effronté peuple le vallon pour un instant. D’une cave il fait un royaume. La maison resplendit, une auréole sur le visage des voleurs. La chaleur croît dans un sourire. Les marcheurs tiennent la route et le pied, ils offrent un délice de peau dorée, comme une lanière tendue pour le supplice. Un poids de chair, consumé, le regard fuit ces étalons fourbus. D’un plat de lentilles, ils font une collation amère.

La vérité balance au bout de la corde, les pendus en l’air, mangent du frisson. Il y a la mécanique et le sentiment, les hommes se chargent de désespoir et d’orgueil et meurent sous leurs inventions, la révolte est un leurre. Des mains tendues, au plus profond cela ressemble à la bride, au pavillon noir sur les flots. Le progrès est une peine permanente, la séparation des corps et des plaisirs est un sacrifice dans une cave, dans le fond blanchi par la chaux vive, rougi à la lame d’acier. Dans un labyrinthe des enfants perdus vivent une naissance et à l’envers se donnent la joie d’être père, mère et larve à consommer. Un panier est bousculé, les petits s’y agitent et lèchent leurs complices. Les avortons dans l’obscurité grattent la peau autour du nombril : il est toujours à couper le cordon de la route, le cordon de l’enfance dans la moiteur et dans le noir. Les naufragés sont obsédés de câbles et de filins pour coudre sans machine un avenir de félicité. Ils fabriquent un lien bien trop gros et plus court, ils s‘en font un qui inverse la pente. Au bout se trouve un autre qui en demande autant et inverse à son tour la balance, un bout pour abouter et un autre pour aboutir et finir au complet.

Je suis intact et je rentre en moi comme personne, ni un autre, ni le plus beau ne peut le faire, nul ne parvient à cette greffe. Le gonflement est une inspiration divine, il nous parle et nous agissons. Les vides et le désir des hommes font une géographie pour déplacer l’absence, pour replacer le manque et contenir la déraison, le plaisir est un appât, un enjôlement, une rouerie qui pousse, au crépuscule de pauvres fous à croire en tout et se sacrifier. L’accomplissement est tendre, et lourd le serment. Ils sont sacrifiés à la gloire d’un seul qui connaît le travail et choisit les épreuves. De pauvres hébétés se croient les rois du monde, ils sont moines contrits et contraints, le plan leur échappe et les mène vers le paradis, quand même.

Le monde est une maison, un troupeau de cygne vole, le chant est plus beau dans la fin du jour. Les hivers sont rudes, la vie est un songe, nous les rêverons à deux et pour longtemps.

1 Août 2005.

mercredi 28 mars 2018

D’herbes sèches.


Hanter les pentes d’herbes sèches où les dieux cueillent la nature. Ils sont ivres de leur jeunesse, le soleil enchante la peau, ardeur. Le lilas s’assoiffe pour la nuit. Les errants se groupent dans la chaleur et montrent le rayon. L’incendie fait rougir les os, la liberté tente une apparition, le calme déroute les yeux vers la peau qui plie et déplie, sans bruit un serpent sur la tige dérobe aux assoiffés un peu d’eau qui scintille et file vers le sol.

Le drap à la taille est relevé, la branche tombe sous le poids, pli. L’envie dans la fin du jour sur les fils des araignées qui tissent un nid pour les blessures et un abri, danse. Les coupures dégorgent le sang aux extrémités.

Les enfants tournent autour du bal, les dieux avancent et offrent à l’adoration ce qui reste de beauté sur la terre, joie. Il y a confusion entre la chair et l’ombre, les plus attendus, leur dose de soleil, leur compte de cristal, leur impôt de fortune, vendre. Les muscles au ciel, une gerbe qui éclate, une moisson de brume, frotter et tendre. Le vent sur des corps de cailloux dur effarouche l’âme et rassasie le cœur, la jeunesse passe , le monde a changé de vertu, certitude.

Les images confient leur destin à la brise, au serein, air qui bouscule les habitudes et découvre un continent nouveau, ouvert au loin et changeant, explorer, comme une île aux larges aveux. La confiance est en promenade, le corps penché, recherché et comblé, dans l’eau vive entre la paille et l’ordre, confondu .

Une prière rend grâce aux élus, dans la voix des gages de saveur. La beauté marche, les envieux se donnent du plaisir, la troupe refend du doigt la tige de jade et le flambeau vermillon, alerte et saisissement. Les couleurs sont comptées, les pâles ont l’habitude, le venin est à boire, une raison, un panache, un poison et fera trembler, ignore et invoque.

Les membres nonchalants ou nerveux, arrivés ou partis, entassés, la joue du berger aux étoiles, gonfle, il compte pour lui seul ce trésor de roi. La confusion est grande, le genre est au mélange, l’homme seul est conduit auprès de la cascade, des rochers, des foyers, des antres et des lieux, figures rassemblées, pour se répandre entre les doigts, en avant, les plus charitables dévorent, dent et pied, la peau se déplie et ploie.

Le vainqueur obtient, cadeau, consolation, un passage secret à la nuit la plus longue, colorée, le destin le mieux rempli. Portées les armes se vantent, lourdes rangées sous les étoiles, bannière, sceau, vibrent le maître et son esclave, orgueil. La liberté, rampe sur le sable, suite, le sentier foulé, la vie est un emprunt. Sceau fleuri de lys et de girofle, roulé dans la sauge, ferme une paupière, lourde, langueur, extase.

Les pieds marquent le sol, trace d’espérance, forme, déforme le tissu. Au vent, l’appel se confond avec la corne, taureaux et boucs, les chiens partent à contre pied, flambeau.

Le miracle est là, raffinement et délicatesse, les hommes se perdent et recommencent chaque jour en tournant, errant dans la chasse à l’empreinte, le sang est versé pour ces dieux terribles et jaloux, barbe naissante effleure la joue des affranchis, d’amour et de tendresse pour leurs semblables, mourir, la plus vieille histoire du monde, une comparaison et un sacrifice, les heureux ont soif et faim d’embrasement, de poursuite dans la lumière, de bonheur simple, hanter les pentes d’herbes sèches.

31 Juillet 2005.

mardi 27 mars 2018

Pendus II. (Pour : Ils.)

Obstinément il cherche sur les lèvres le goût de la création, il cherche la figure, un pendu se désole. Le bloc se marbre de couleurs et de fentes qui ensorcellent dans une plate mélancolie.

Épitaphe : « ici fut un vivant qui se balance pour l'éternité, une corde le soutient dans un désert sans nom et sans visage ».

Le pendu s’oppose au carnage. Le monde des heureux joue des farces.

Aux aisselles perlent des gouttes d'or qui fixent aux narines une senteur de sel et de sucre mêlée de pointes de scandales et de girofle. Le secret des échanges est gardé dans la tiédeur des draps qui flottent au grand air. Le soleil cache des avances, des efforts de constance à la pointe du souci. Le corps parle dans l'attente, les oiseaux sont au loin et volent des grains dans le jardin languissant, à la chaleur. Il faut attendre et renoncer pour lors à l'accomplissement du rêve de cascades de rochers fendus et de troncs soulevés en tempête dans la fureur d’un cirque qui rugit d'éléphants, masses lourdes et sèches qui balancent devant la trompe du désir.

Il y a un appel, comme une connivence entre attendre et espérer, grandir dans la foi du retour. Il ne reviendra que plus loin et ravi, dans la tourmente des heureux qui s'étourdissent dans la vision du monde à son envol. Les absents ont bien le temps de finir dans la carcasse d'un monstre de légendes qui brûle de faim et d'amour dans une tragédie de soif et d'espérance. Le recul est certain, le fleuve distrait la route bleue qui fuit dans l'horizon. Les roses se fanent vite au soleil de ce tropique, comme un sarment trop sec allume l'incendie et dévaste sans effort le paysage.

Les pointes ont durci et le paravent se détend il enfante un bloc de marbre pour la stèle du pendu sans remords qui attend le vainqueur. Il se durcit en force, sans ratures, dans une architecture de ville lointaine bâtie sur l'or et fermée par le feu. Les esclaves y furent roi et sont assis au dessus des apôtres dans la voluptueuse incertitude, est il quelque chose plus haut, y a-t-il sur la rive un père de retour qui attende les débauchés ?

La fureur est éteinte et le pendu est en attente, il est vertueux pour un moment et chante entre deux anges qui jacassent et font trembler les innocents sur leurs tombeaux. Les vivants sont assis sur des carreaux de plume et feignent de languir après le travail et l'agitation, le mensonge est bien grand et la plaisanterie est sure, les vivants sont des aspirants au danger, ils fondent dans le temps et croisent sur la route de plus perdus qu'eux qui dansent dans le rang de fer et de foin et s'enflamment sans retour au cendres de la peur. Levez le nez et voyez la suite, l’océan est plein du reflet des nuages qui passent, portés par le vent qui tourne et qui revient.

30 Juillet 2005.

lundi 26 mars 2018

Pendus. I (Pour : Ils.)


Il se balance sur un tronc d’où sortit un serpent, qui le narguait. Une évidence, faire et refaire le parcours qui monte l’arbre de la mer à la dune, le remettre à flot pour lancer dans le monde un appel. L’histoire continue, la chasse est fermée. Le serpent est parti, depuis ce temps la dune a changé de ligne et de passages. Enfants sages alignés en images, cahiers, bons points et papier brillant de chocolat, la foule déplace.

Un collier de corail trop rouge et trop précieux pend à ses lèvres. Une pervenche à l’échancrure, le col de la chemise est avancé, la solitude défend l'ouverture, bien entendu. L’effraction rompt la croix, l’habitude et le contentement. La fidélité donne à partager et cache les yeux de ceux qui se consument. Ils mesurent d’en haut, en écartant les doigts, la vigne qui enchante et enivre de joie. La mesure est la bonne, le plaisir est une certitude, mais l'escalade, la formidable procession a des longueurs à reprendre, de filets chargés de voluptés. La distance entre le cœur et la poitrine, est celle du sentiment au bruit de métal que fait la peau si une main l’agite trop, si la lèvre pleine de liquide se penche et retient. L'effort donne de la prestance et du sentiment, faire une provision de bruit et de grenades pour la soif, boire une chanson sur les paupières de la nuit.

L'écoulement de silence et de feu, couvre la peau, agitée comme un tambour. Un soupir cueille le perdant, sa lourdeur brille d’un fil de salive, d'une goutte de sueur. L’escargot se retire sur le bord de la route et fuit le sable d’un coup langoureux et pesant. Les mots fuient sur cette image, il ne faut entendre que la sensation. La lourdeur entre les doigts est plus agréable que ce trop raide qui heurte la bouche et troue les lèvres d’un coup. Un sabre sans pointe et sans coupure donne de la force à ce poids de mousse et franchit d’un bond le passage. Le poids de chair attire le visage et coule sur la joue un jet de fleurs blanches qui nettoie la rugosité du sable collé sur la peau. Le bruit, comme un pied dans une flaque, une sirène se dégonfle et finit dans le souffle de la mer qui avance et frémit avec le cœur pour équipage. L’espace est plein de cette agitation, le tendu se relâche et reprend une course de damné vers un but sans attache, une fin de sanglot liquide jaillit, dans la fermeté du silence, dans le vide de l’abandon, dans le calme de la vie qui recommence, franchit l'épreuve et calme le combat. L’habitude trahit les espérances, les yeux fermés donnent au clapotis, l’eau sous le tronc, un jeu intense, une parfaite accélération qui tord sans faiblesse la gloire du membre long qui se vide d’un coup dans la main et la bouche, dans le cœur de la vie et dans ce qui lui ressemble. Le semblable se défend et remplit sans hâte un calice de gloire et d’éternité. La vie est au prix de l’attente et du repos entre les exploits et la menace, le pardon et la chasteté. La peau accueille dans son glissement une histoire de pendus qui balancent des jets de foutre sur des mandragores.

29 Juillet 2005.

dimanche 25 mars 2018

Plage. (Pour : Ils.)

Des aveux flottent sur la mare et franchissent le passage de l’espérance à la charité, les grenouilles sont pendues à la fourche. Le coup dans l'eau qui les chasse, se grave sur le grain d'une peau.

On voit, le corps épanoui, sa maturité, inspire une réponse. La jeunesse passe et s’amuse de regards trop longs à déchiffrer, une frange, un pan de chemise troussé montre ce qui se désire et flatte la ferveur. Je te donnerai ce qui te recommence et t’imposera à la terre entière. La fantaisie dans le mensonge, le cri des enfants perdus et la fermeté des adieux, dans la chaleur l’été se poursuit. Les petits sont en avance et dévorent leur lot de contentement, que restera-t-il de cette ardeur sans borne, passage incessant d’une fleur à l’autre, un charme sans limite. Le monde a bien changé et changée la vertu.

Le bruissement du vent dans les broussailles éveille le dormeur, un pas trop brusque, un éclat dans l’œil, un regard trop appuyé sur ce que l’on voudrait secret et le vol permanent sans honte et sans suite, un partage imposé, une rumeur d’affolement. Il est surprenant le visage de celui qui voudrait s’imposer dans le jeu, il ne se dévoile pas et dérobe à l’ombre une part de notre feu, un grain de notre fantaisie. Le pied sur la colline dans le sable qui coule et sur le sein penché, il est un éclaireur qui remplit sa besace, son sac de voyageur d’un rêve de chaleur, d’un aperçu de fleur de laine dans la chaleur qui crisse d’épines mourantes et de sable. Le partage n’a pas lieu, et il n’est plus dans l’âge de se taire, les vertus sont trop singulières et l’édifice trop fragile, les erreurs d’aiguillage mettent à mal le bateau qui a largué les amarres. Il se dirige vers la nuit, fuyant la loi si dure, l’équipage est complet, l'écho des voix endormies frappe l’oreille attentive au moindre trouble de l’accord, les regrets sont trop pesants, la fermeté est un gage de mesure.

La lutte s’impose aux deux qui se bousculent et le passant achève de troubler la leçon, les fiancés se donnent un frisson de courage et forment une équipe pour rendre un hommage aux dieux présents dans ce coin de plage, à l’ombre des grands arbres dans le fond d'un tout petit vallon. Il est passé et repassé celui qui voulait être le porte feu de la révélation : au monde se consume une paire d’heureux qui se souviennent des errances et de la peine. Ils étaient si souvent au bord du précipice dans l’équilibre lent et facile de la vie composée aux alentours de la nuit quand la noce s’avance et se ferme le ban d’une aventure de nuit et de brouillard. Il passe à autre chose et demande une aumône, une charité de peau noire et corsée dans l’aplomb de l’été qui serpente et remet à l’endroit l’histoire de la fidélité.

Les orages s’annoncent et ce passant à pied promène une vertu intacte et un abandon sans pli, la peau est trop claire et le visage triste, les yeux sont trop cachés derrière des verres qui menacent. Le sable s’infiltre dans la chair et bride la liberté, le vent jette sur eux sa foudre et son mystère de recul et d’obstination, la fermeté partie est revenue pour la conclusion, le trouble a été porté sur le débat entre la soumission et la particularité. Ils se faufilent vers la nuit et donnent un spectacle, la marotte luisante ils se baignent et raclent de leur corps, le souvenir du grain qui meurtrissait et la chair et l’attente, le bien être et la vérité, le sentiment d’appartenir à l’autre et de se donner jusqu'à l’égratignure.

Le retour est aboli, des aveux flottent sur la mare.

29 Juillet 2005.

samedi 24 mars 2018

Que le vent.

Il se sert des mots qui sont à sa portée, cet homme qui s’agite, se regarde et ne se voit pas. Les couleurs nommées deviennent grises, l’accumulation est un combat pour toucher la définition.

Il faut faire un signe et courir contre la pente, le charbon glisse entre les doigts, l’horizon est en fuite. Le monde est en péril et les mots sont sans couleurs, le vide se répand et remplit la campagne, l’horizon est en fuite et dans les coins d’ombre et de fraîcheur, certains agitent des drapeaux pour attirer la descendance. L’ironie se répand à terre et dans les doigts, la vibration suffit. Le résultat sur la branche plie les genoux et tangue vers la fin de la saison du repos. La confiance en ce beau jour est sur la lèvre close, muette pour longtemps qui ne cherche que le recul, le vide et le silence pour dire la couleur. Le regard est perdu dans la vague qui flambe et le nageur agite une main qui tient une couronne et frémit sous les bulles du ressac. Le sable lisse les galets, le corps est étendu et se mange cuit au soleil. Il est parti de la pente de la dune et roule dans l’eau sous le regard de l’horizon en fuite. Vers les arbres le souffle est plus frais et moins tendu le regard. La vision est troublée par la sueur qui coule salée dans l’œil et arrêtée par les cils. Se frotter avec la peau du bras chargée de sel et de sable, le supplice est immense et rien ne viendra l’apaiser, que le temps et un peu de salive prise en goutte au bout de la langue et soustraite au plaisir qu’on prend sous les grands arbres. L’horizon est en fuite et du sable noir de charbon coule entre les doigts qu’y a-t-il derrière cette dune et qu’y a-t-il derrière l’horizon, question d’enfant et réponse de savant, il y a bien sur des peuples et des paysages, des histoires et de l’avenir, mais à l’enfant qui dort au sommet que répondre et que raconter. Derrière le sommet la terre est ronde comme on dit dans la chanson. Derrière et dans la noix, il y a des peuples, des paysages, de l’avenir et de l’histoire. Sur la dune le veilleur veille, le monde passe à la fenêtre, les questions sont posées et les réponses sont données. Le nageur fait un signe de sa main couronnée de gerbes d’eau qui brillent bien plus fort dans le soleil. Le vent se lève, le marcheur est contre la pente, les origines sont ici et partout sur la terre qui flotte sous le feu, la première lueur qui a éclairé une source se perd chaque matin dans les yeux qui s’ouvrent. Les mots sont gris de la certitude de dire la vérité, la lutte est opiniâtre, les grains de sable crissent entre les dents et alourdissent la langue, la parole est moins nette et se perd dans le bruit, qui l’écoute et qui s’en recommande. L’horizon est en fuite. Les objets sont entassés et montent dans la mémoire tout renaît et brille chaque matin il faut de l’ordre et de la patience pour dire le calme et la tourmente, le paysage est suspendu à l’horizon et défile sous la fenêtre, elle est restée ouverte sur la chaleur comme elle fut fermée au froid qui passait entre les carreaux. De la fenêtre on voit la mer et l’horizon qui fuit, les enfants luttent contre la pente, le vent gifle de sable mêlé.

La confusion est grande et le tri se fera de ces objets perdus qui se diront sans couleur, dans la tension d’une branche d’arbre qui casse quand le poids est trop lourd à porter. Contre la pente, on voit la mer qui avance et l’horizon qui fuit, les couleurs sont vives et les enfants heureux voient le monde grandir dans l’eau que le vent arrache aux vagues.

28 juillet 2005.

vendredi 23 mars 2018

A construire.

Le vent ferme les volets et chante sous les tuiles du toit, sa vitalité déborde, sa santé éclabousse et ralentit un élan de rumeurs chaudes et de frictions. Le danger vient. La raison charme et maudit. Partir, cri lancé depuis l’étage. La volonté anime celui qui regarde à la fenêtre. Revenu de tout, il ne partira pas, il se penche vers l’absurde et feint l’abandon, heureux, il se souvient du jour où l’imprécation fut prononcée et ne changeât pas une parcelle du présent et du dire. Il ne maîtrise rien et tremble, il doute de sa peur et il réjouit sans le savoir la génération qui vient.

Elle verra le malheur frôler et remplir d’effroi les yeux des pauvres gens bercés dans l’azur, de mélancolie et d’images, sourds au partage et indifférents. Les vivants tournent et retournent une terre de sueur et de cailloux, rompus ils se courbent dans l’espoir. Ils campent dans la plaine et envisagent la montagne. Aveugles ils se donnent pour plaisir de vivre l’attente. Un gouffre est rempli de cailloux, scrupules vivants, ils débarrassent le pied de sa corne. Le vent lance la guerre. L’hérésie monte des tours là où il n’y avait que des ruines de peur volées au cœur d’une abbaye, et foulées aux pieds par une génération.

La rivière inverse son cours à la fenêtre. Les petits se lamentent que ne sommes nous grands, beaux, reconnus, dans la rue, dans l’ombre de palais où meurent le soir, le carême et la misère, embarqués sur un vaisseau d’une rive à l’autre. La fortune roule et défait les nœuds du gouvernail, la résolution d’être parmi les hommes est un appel à la sauvagerie. Ils se rebiffent et tentent l’assaut, saisissent les cols mains tremblantes. Les inconnus passent sur l’autre rive, ferment les yeux de ceux qui y sont abandonnés, la déraison les gagne et grandit dans la boue avec le poids du sacrifice. Les battus se gonflent de la même importance que les assaillants.

Les erreurs recommencent, il voit le monde passer à la fenêtre et il enferme dans une chambre le reste de l’univers. La méditation calme le pouls des vieux, des perdus, des justes et des imposteurs, la musique éloigne les rongeurs, les insectes se cachent dans les fourrés, une lune d’argent pâle luit. Ses yeux lancent une boule de folie sur l’enfance. La confidence vaut un apprentissage, il faut vivre dans l’ordre et finir le chantier. Le travail est une obligation, du volume extraire un éclat, une étincelle d’amour, de beauté et d’espérance.

28 juillet 2005.

jeudi 22 mars 2018

Les oiseaux sont à même de chanter la chanson. (Ils III)

Le vent découvre le torse caché par le drap qui sèche les épaules, ils se tiennent debout dans la pièce et traînent le corps. La chair tremble au passage de l’autre qui se frotte à l’image du plaisir et de la candeur. Se voyant, ils gonflent pour l’aventure. L’échancrure attire un regard vagabond et frise sous le doigt. La peau s’aventure dans le jour et tangue dans la paume. Le plus développé, attiré par la taille se déplace et frôle, la ceinture est souple, son poids se concentre au creux de la main et frotte. Il détache une perle. Ils se reprennent. Le courant d’air essuie la sueur et frotte l’imagination, le signal est donné, la fin se justifiera dans le creux de l’oreille, dans le coin du nombril et entre les orteils. Le jour a des odeurs qui sonnent le sacrifice et éloignent la certitude. Tant pis, tout peut arriver.

Le propre et le figuré se lessivent dans les yeux et le cœur de ceux qui s’aiment, comme une fortune, un pardon, une aventure, un écueil, une déchirure. Le signal du piétinement use la solidité des deux. Ils s’épouvantent pour le plaisir et fondent une incertitude. Un monde en partance et une histoire de fin pour rompre les usages et se perdre en déraison. Le poids de l’autre sur le menton, une mouche agite la broussaille. Ils se frottent dans l’air chaud, la pulsation lente arrache un soupir au mélancolique, les bonds défont la régularité. Il ne faut pas finir, le dialogue a commencé depuis toujours et ne cesse qu’en jaillissement, il faut attendre, la vie se passe à attendre et ne pas conclure, il faut attendre et ralentir, que le jour triple de volume et se moque de l’éternité.

Ils se cherchent et reculent. L’un pénètre et l’autre attend un plus grand sacrifice, un plus grand abandon dans le partage, la joie explose en notes bleues, la fidélité paye son prix de jouissance, le grand passage affecte les frissons. Ils se tenaillent l’un l’autre et au bout du doigt le cœur palpite des émotions de sagesse et sérénité. Ils se coulent dans l’autre et glissent sans repos, l’arrivée est un drame, la mort des amants se paye, ils auront des lits pleins d’odeurs légères, l’arrivée est un drame et décrète la mort. Les amants disjoints plongent dans la cascade et raclent, les souvenirs de l’assaut et le grain de duel sur la peau. Ils attendent et se prennent de passion et de plaintes, les frissons se joignent aux envies et lavent dans le cœur la coulure des eaux. Les peurs se conjuguent aux certitudes.

Ils ont oublié la douleur, elle tord et plie au pied les éblouissements. Le pari se gagne de trouver toujours le désir de renaître à chaque étreinte, la vertu récompensée par une étincelle broie les muscles et lisse le visage.

Ils iront très loin et très longtemps ces deux amants qui s’aiment.

27 Juillet 2005.

mercredi 21 mars 2018

Ils. II


Ils partent tourner, autour de l’aventure, sur les chemins, prendre le risque de ne pas revenir, filer droit, sauter les montagnes, au bord d’un lac voir si là bas, les grenouilles aussi ont couleur d’espérance. Le chemin fuira sous les pas des voyageurs, la route tournera et sera de paillettes brillant au soleil. Au repos, les grenouilles sautent d’un marais à l’autre, sous les rayons, la sueur se mêle aux articulations. Ils sont pèlerins d’un nouveau monde, ils partent vers l’azur, bravent l’escalade, la tribu s’y forge une opinion. Ils accrochent aux arbres des fanions de joie et de rires qui pleurent sur l’étendue bleue et sonore. Les allées se couvrent de rosée, le jardin est oublié. La fortune vient aux vagabonds, ils tremblent de joie, des gouttes sur la peau signent une œuvre de perles blanches et d’or fondu, dans la paresse et le sommeil. La rivière suivie vers la mer, le sac s’enfonce sur l’épaule et troue la chair. Une forêt luit dans le dos. Les orteils sont râpés sur la route qui avance. La volonté tient à la taille cette troupe de hardis. Les escargots au bord donnent la corne dans le matin qui coule de fraîcheur. Ils iront loin et auront de la brise, du courant dans l’air et du passage dans l’ennui, la fatigue vient vite et tord le cœur. Ces aveugles du malheur ne voient que le bon et l’agréable, ils avancent tranquilles sans but que la ferveur et l’oubli des mois passés à tordre au col la raison, ils font avec grandeur une action de grâce. Dans l’écart qui défigure le quotidien, les héros en tremblant partent dans la verdure et chantent derrière le col qui garde les assauts, les batailles et ferme le retour à tout ce qui s’oublie. Dans un trou noir s’enfonce la mémoire, il ne faut rien laisser à la lumière, il faut trembler très fort pour chasser les erreurs et vaincre le sortilège qui brûle la beauté de l’enfance toujours à portée. Le bras tendu vers le rêve, la liberté fleurit là bas dans la montagne. Les ombres apparaissent dans la fermeture et signent un drapeau. Chaque tourment perdu dans la bataille, s’achève dans les larmes. Mouchés dans la nuit, ils se construisent et forgent dans l’effort vers ailleurs, la force, le départ loin de la banalité décroise leurs bras et chante une histoire qui compose le lien. La fraternité se mélange avec les oublis et les habitudes il faut partir comme si tout en dépendait, dans la montagne et sur les flots, l’océan nous inonde et nous perdrons nos certitudes. La vie est en balance au bout de chaque doigt et les semeurs de rire se remplissent d’images et de cadeaux à faire tendrement. La vertu ignore les avances du jour de départ. Ils entendront le sifflement du vent sur les vagues et le soleil qui se couche. Les piments peignent les façades, les ours dévorent des agneaux, l’Atlantique se couvre de roses et de grains noirs.

Ils sont petits et partent pour grandir encore dans l’âge qui avance et le temps qui pourrait les affaiblir.

27 Juillet 2005.







mardi 20 mars 2018

Ils I.



Les athlètes se penchent et donnent à baiser une goutte de sueur sur leurs fronts immobiles, ils passent d’un œil à l’autre. Ils se donnent et se racontent ces hommes fortunés, ils attirent le regard et forcent sur l’espoir. Leurs yeux sont éblouis par les yeux de leurs semblables, qu’ils auscultent au fond du cœur. La force et l’ambition tirent sous leurs peaux.

La reconnaissance fait trembler leurs lèvres sous l’effort, leurs voix sonnent sous l’eau qui tombe. Ils sont plein de tendresse et plein de volupté ces enfants aux forces de légende, ils pleurent dans l’ombre quand la fatigue est au dessus de leur volonté. L’innocence et les compliments les flattent et leur offre la joie, ils fixent et palpent la beauté et les mérites.

La vie se faufile dans les plis du drap, fait luire leur corps de propreté et de partage, d’éclat de rires et de concentration. Les flèches sur leur dos ricochent, se brisent au sol sous leurs pieds nus. Entre la chair délicate qui gonfle leurs narines et le cil qui s’abat sur le vol d’un oiseau, ils cachent des trésors de désirs et d’angoisse. Les mains surfilent la toile à leurs épaules.

Ils viennent chargés du poids de l’effort, la force a vu le vent sous l’oiseau et déchiré la peur, les doigts sont écaillés et la main refroidit sur le fer. Le métal et le filin, la poutre et la bagarre, ils racontent sans cesse un exploit à venir, une réussite, une conquête, un triomphe de plus à cocher sur le mur. Les épaules remuent vers les étoiles, la poudre blanche vole à l’infini.

Le genou s’accomplit et se tord sous les câbles, la machine renvoie un élan vers la nuit ou se prolonge un rêve d’hommes, voir grandir au monde leurs présences.

26 Juillet 2005.

lundi 19 mars 2018

Vole vers.

Avance et recule d’un espoir à un autre, la traversée est calme, la mer se retire sous le poids du corps. Les étangs bougent dans les yeux, ils les voient chanter dans le nez lui qui respire. La vie avance, des serments sous les pins dansent au vent.

Les branches tirent leur ombre, le refus de dire oui se donne pour lui même. Fidèle à la terre, il frissonne sur la peau et tend l’oreille, son visage dévoile un vertige et gronde sous les aiguilles. Ce croyant admire sa trace dans le sable épais et lourd de mousses et de regrets. Il est abandonné et meurtri aux aisselles, il ne peut vivre libre et obéir à sa volonté.

L’ordre se compose d’une froide sueur qui enveloppe l’âme et défait la voilure, les bateaux sur le canal passent sans trembler, le fond de vase libère son trésor, les poissons sautent et font battre le cœur. Il regarde et essaie de comprendre, cette marche partie d’un bord de mer, le mène près de la raison.

La liberté doit se gagner au prix le plus fort, elle ne s’impose pas, le décret est loin, il faut sauter bien plus loin pour ouvrir l’aventure et se fondre à l’aise dans un plus vaste plan, flotter au vent, sans histoire et sans preuves, sans armes et sans cailloux au creux de la chaussure, visiter des rochers et faire escale au pied d’un pont, couler dans la vase sans poser de questions, être heureux, être libre et marcher sans savoir, sans en faire la preuve.

Les récits sont à l’abandon et le compte des jours est là bas dans la montagne. Le paysage est plat, la seule hauteur est celle d’arbres et d’oiseaux blancs aux grandes ailes qui déploient sur les feuilles le duvet de la couche. Le lit est couvert du rêve et des images, les frondaisons plient sous le poids des grands oiseaux qui passent sur les nuages et sont maîtres en envol vers ailleurs.

Les pieds dans le sable et le poids dans la jambe il ne s’envole pas et compte les écorchures qui blessent et marquent à jamais sa peau et son cœur. Il ne partira plus et ne sait pas voler ni en rêve ni en certitude. Le pas tourne en rond et vient sur lui même finir de désoler celui qui a peur de la liberté. Sur la carte le cœur vole vers l’espérance.

25 Juillet 2005.

dimanche 18 mars 2018

Blasons et cavaliers. (Pour : Ils)


Son accumulation distant le tissu et fait gonfler la toile.

21 Juillet 2005.

Épanoui, dans une main blanche qui serre et compare avec la verdeur, le tendon sous la coquille. Les dents du loup sont aiguisées, elles mordent dans l’image fixe, le sceptre noir est couronné de voile et de filets, il est gonflé de sève brute et poudré d’or et de soie.

22 Juillet 2005.

Il faut que cela coule sur la cuisse, le branle s’épanouit dans la main blanche qui serre et mesure de l’empan le mystère et le plaisir, noir, couvert de jaspe, poudré d’or, de soie et fini. Dans la bouche éclate son poids, il faut le dire sans amertume, la giclée blanche est bienvenue. Il gerbe et fuse sur les épaules et sur le cœur. Il est paré d’un diadème figé sous les doigts craintifs, ils débroussaillent et font trembler le grelot de perles sous sa tête penchée, faiblissant en génuflexion, il est bien loin ce bel ange et tout entier dans un cœur.

22 Juillet 2005.

Il est tout petit et cerclé de rouge, sa pâleur enchante les yeux qui s’inondent de son amertume, il est collé au ventre, trop pressé par la bouche et par la volonté. Il faut croire en cette boutade, les plus petits sont les plus durs et ils meurtrissent la vacance qui s’arrondit avec la fureur de croire en ce monde aux anges et à la perfection, les plus ardents sont une cage pour accueillir une floraison. La hauteur de l’évidence s’entête sur le rythme lent, d’une peau à une autre, il se détache. Il est petit, gonflé d’impatience, ce rouge gorge mord et détruit la chair innocente qui demande son compte de trésor.

22 Juillet 2005.

Il est grenu et paillé d’herbe fine celui qui tient au ventre dur, porté comme un bijou aux deux colonnes qui le musclent. Il avance vers la vie comme une arme qui force le respect et tangue sur son sac comme un épervier tombé d’en haut. Le grain et la paille se conjuguent en peau qui dore, deux cercles font de l’ombre à ce chevalier.

22 Juillet 2005.

Court et en rond il est projeté par deux muscles plus ronds encore qui roulent dans la marche, le volume est actif et cueille le regard, il passe sans bouger, sa force le protège, le col est ramassé, la pointe perle d’un éclat qui coule de soleil.

23 Juillet 2005.

Cette verge noire se découpe sur le blanc du jour dans l’air qui vibre, il est à la recherche d’une source pour boire et pour reposer, ce trait épais et sombre, dirige vers le frais le guerrier qui ouvre le chemin d’un peuple aux aguets. Sans repos, ce bâton dirige seul son maître et le commandement change de quartier, derrière la croupe est arrondie et invite au supplice.

23 Juillet 2005.

C’est long, si long, à la courbure on croit que cela recommence, dans le drapeau de plis et de vaisseaux on lit une histoire, de l’enfance à la maturité. Ce fruit est lourd et flotte sur les jambes sans souci et sans voiles, dans la grâce de l’été. Le mirage est facile, la séduction commence, miracle du partage de la chair, elle roule comme des œufs portés dans un panier.

25 Juillet 2005.

samedi 17 mars 2018

D’un bond la barrière.

Ils marchent sur le chemin et portent un panier de figues.

Bienvenus chez les hommes, renvoie le panier, les figues sont trop mures et flétrissent dans le tissu blanc du martyre, dans la chaleur du jour et dans la sainteté. Ils avancent et suivent une intention de bon augure. Ils sont dans la lumière et fournissent une arme à la déraison. Leur folie les éparpille, ils boivent dans un grand verre une eau ensoleillée pour chanter dans le vent. Renvoie le panier et conte l’histoire des hommes qui entrent dans le champ derrière la barrière. Leur marche invente une solitude mêlée de soupirs et de commencements. Les toiles d’araignées sont tordues au passage. Des milliers d’insectes s’accolent aux épaules, le fardeau est bien lourd et lourde la menace, il faut envoler ce boisseau. Ce combat est une aventure, les outils se chauffent, le soleil passe sur les lames jaillies du tissu blanc, la ceinture se ploie et la menace croit sur la pierre. La peau est touchée et frémit sur elle, le grain est sensible, les coutures saignent un peu, trop d’effort alourdit, le poids des rides trace les vaillances et les réussites. Le scrupule, une copie de la vie, gâche les jours heureux, ces versets, vieilles chansons, écrits dans les roseaux. Cette aventure passe plus loin que le désir et franchit d’un bond la barrière.

Ils avancent, vers la vieillesse et vers la solitude.

20 Juillet 2005.

vendredi 16 mars 2018

Le salut.

Heureux pays visité par les anges, frapper la main pour rendre hommage.

Il est en ce beau jour, une terre, un chemin, une place, qui dansent entre le soleil et le choc des années, la confiance est une grande joie, elle couche sur le sable les balanciers d’amour qu’un corail reconnaît. La vérité penchée, les barrières défilent dans l’ombre et lancent loin un homme en blanc qui passe du remous à la fureur.

Un regard au ciel enfante la peur et dessèche les flots. L’accord est en disgrâce et le tenant au jour est confondu, le redoutable mène sa trace. A l’écoute du ciel, la vie est ramassée dans un effort constant et une grande liberté, le crochet tourmente la chose et l’audace finit dans un saut sur les planches rouges du sang des autres.

Un reste de cruauté tangue et grille la volupté, les hanches heureuses démontent un visage de sueur salée. L’envol, compté sur les doigts de la main et du pied, pousse sur la barre et fréquente sans y croire les anges et les berceaux. Un bouquet de fleurs fraîches marque l’abîme, un espoir contenu dans la main.

Les sauteurs se compriment et font entendre loin leur souffle rauque. La chaleur fixée sur la pierre, fait éclater l’œil du voyant. La création en demande et en retour se perd dans la main des vivants. Il faut se faire entendre et fournir du repos et du rêve aux enfants assoiffés qui dorment dans le jour pour fuir la chaleur.

Le poids du silence dure, si pauvre de baisers et de frissons. Les endormis se taisent et fixent dans leur cœur la promesse étrange de revenir pour voir la vérité se détacher du sol et vivre l’habitude du respect et du don, du bien et du repos. Les histoires de gerbe et de fruits commandent d’en haut, les hommes sont rivaux.

Est-il plus grand, plus beau, renaît-il toujours. Le plus petit de tous se dirige vers la planche, il boit d’un trait une coupe de l’air, sur sa bouche ravie, une image d’amour et un miracle. Il est une raison d’absence et de pardon qui heureusement défait le partage et garnit le tableau, la course à vide, d’un trait il est rayé sur le champ.

Dans le rire et la joie des heureux se lancent et font vibrer sur leur peau le tambour de la force et la souplesse, articulations tordues dans le travail. L’effort dépasse le néant et finit dans un cri, la marche vers ailleurs. La barricade rouge brisée sous le poids de la bête noire qui court et rattrape le fiancé, les diables volent en blanc.

Eux, les anges sont noirs, diminués et meurtris ils sont le salut, l’exemple et le recours, ils font sur cette terre, la leçon à tous ceux qui oublient. Il faut travailler où le destin nous pose et faire ce qu’il faut.

20 Juillet 2005.

jeudi 15 mars 2018

Frapper sur l’horizon.

Mâcher et remâcher sans savoir où l’on va, sans savoir s’il faut aller ou rester, l’univers se dérobe et grandit chaque jour dans l’infortune et dans le sang. Les échos et l’oracle disent à ceux qui entendent : « accrochez vous aux secondes, le sable coule entre vos doigts ».

La peur et les sarcasmes se blottissent à votre peau et les erreurs coulent dans la vallée. La vie et l’inertie affinent la tendresse et reculent l’infini. L’ordre et la vengeance éclaboussent le pain de chaque jour. La figure d’ange est un masque pour tourner, il est difficile de voir et d’entendre. Il balbutie dans la colère et dans l’impatience, il faut tenir et vivre ce destin, il nous fera mourir d’ennui et de paresse dans la journée qui recommence et offre un théâtre d’absences, fragile et formidable.

Frapper sur l’horizon, méritons nous notre sort, la vie est elle généreuse ?

Le miroir déforme le corps, les rochers nous meurtrissent et le soleil trop haut et si lointain est un ami qui verse sur nous son torrent, sanglots et sucre. Les esprits sont en chauffe et feignent l’abandon, la mémoire restaure la peur et grandit l’attente. La dérision, la confiance, ennemies de toujours frayent un chemin aux pauvres en partance vers le pays d’où l’on ne revient pas. La certitude du drame est une absurdité, elle défie la vie pour jouir dans la mer, des enfances désignées seules du doigt sur le mur qui s’effrite.

Les fleurs sont massacrées et les oiseaux se moquent, le jour commence avec une odeur de suie, le feu a trop parlé dans la nuit et les étoiles meurent ce matin dans le ciel déjà chaud de vide et d’irrespect. Le silence de marbre et les regards fuyants désolent l’impatient, il faut vivre et mourir chaque instant dans le jour. Les traces de l’espoir composent un songe de rebelle, une histoire pour tous, ils se diront : « la suite sera plus belle que ce panier rempli de pierres ».

Ce carnage unit les bouts, de fil, de sang et de bataille, qui règlent la conduite et retiennent les genoux. Malgré l’effroi, le peuple danse, la main remplie de bénédiction. Il y a dans l’espace une fenêtre qui ouvre sur la fin : « où est la place » ? Le malin,dans la grande serrure ferme le destin et ronge les désirs. Le reste se consume, on voit une certitude, la crise, un mouroir de salut et un train de fantômes. Les épouvantails sont inutiles, la maison s’endort, les images brouillées, les matins en prisons de cendre et de poussière, à nettoyer d’une voix, une chanson essuie les sortilèges et fait du mal au cœur et aux poumons.

Le foie, la rate, défaits de sortir et entrer dans la chambre, il faut fuir et laisser libre. Loin le balancement des arbres et des fleurs, dévore la lumière et frise dans les yeux qui le regardent trop. Le rêve et les pleurs dans les branches, commandent à l’âme et au corps du plus puissant, il part et revient sans une tache. Ce duel est terrible et froisse les amants. Mettre de l’eau dans ce vin de poussière, boire ensemble une coupe de vent, réunir sur nos lèvres les bulles du désir. Il faut un grand effort, un parfait courage et une étincelle de joie.

19 Juillet 2005.

mercredi 14 mars 2018

Last summer.

D’éblouissement en éblouissement, il avance sur la plage, les pieds frottent le sable, à son dos la charge est bien lourde. Il supporte la souffrance et avance vers le trésor, l’île est encore loin, viendra le sacrifice. Sur le champ il renouvelle une alliance, la déraison et la saison, il lance des sortilèges, la main croise dans l’eau la peau avec le fer.

L’impatience en écho, le vol clair des hirondelles sur la mer frappe les bateaux, la vue est écourtée, l’éclat du sel, de la sueur et le soleil rongent, une feuille de métal cercle les yeux. Il faut avancer et conduire au champ d’azur le pied qui boit l’eau des flaques chaudes, la vérité n’en sort pas. Les bateaux choquent le visage, sur le front un univers de coquilles, une frange de perles fines et de tessons. Les amphores montent au jour et se brisent sous le pied qui saigne. Cet éclat finit son existence dans un jardin loin du flux et du reflux qui l’a vu se perdre et renaître. Tout revient et tout repart, les coques vidées finissent sur des étagères et commentent la vie des familles et leurs soucis, les erreurs sur la fortune et le succès, le chien battu, le fil du temps et les rancunes, la solution et le sirop.

Choc sur le pied, il saigne et gémit une espérance de guérison et un succès, la bouteille chante clair dans l’escalade de la dune, s’y montrent les veilleurs qui piratent la vie des autres et leurs fureurs, ils unissent ce paysage et en font une offrande. La vie s’écoule dans le vide, les effets ne collent plus à la peau, ils échancrent une aventure avant le sanglot. La rapidité, le mélange, l’abandon, les faveurs serrent le linge de ces enfants venus donner une fête de complaisance, une histoire à raconter un jour, plus tard, dans le temps froid, dans la noirceur de l’hiver.

Sous le charme et l’émotion, tenir en respect un auditoire, chanter la dérision du corps assombri qui résiste et reste jeune. En cercle des vapeurs, volent dans la béatitude, avec la goutte de rosée, font une parure de princes à des milliers de perdus qui se retrouvent dans la gloire d’une senteur de sable frais, de coquillages et de blessures sur un verre qui brille à fleur d’eau, au pied, au genoux après la chute, aux mains quand les oursins raclent le fond. Les rochers entament les passions. Au pied, au corps, au cœur, à l’âme, dans le retour, le soir, dans le silence du ralentissement, ils freinent et débordent sur les genoux, ils fléchissent. Les efforts et les fêlures chauffent les habitudes, la nouveauté est venue ce matin. La vie se démonte, tas de sable. Sous le ciel bleu les anges croisent et espèrent un avenir d’orage et de passions dans la béatitude du devoir à remplir.

Le feu est partout, l’innocence invente des romances d’infortunes, elle chante sur le chemin :

« je ne sais d’où vient cette émotion, elle ferme mon cœur aux habitudes ».

Toujours il faut forcer la nature et rendre aux dieux du jour un hommage. Il faut du talent et de la volonté pour continuer ce voyage dans les grottes avec des pincements aux pieds.

Au centre, la vie passe et faiblit un peu, le jour recommence et charme. Son bâton double de voyageur est planté là dans les dunes et dans la joie perdue et retrouvée les soirs d’hiver. Le vent embrasse la sueur claire sur le cou, le filet d’eau sur l’épaule. Le sac trop lourd se dégonfle de ses décisions. Il se déhanche et renaît dans la confusion. Les parallèles des processions se croisent à l’infini du mensonge, la fortune sourit aux audacieux, ils tournent dans la broussaille et ramènent à tout jamais une belle cargaison de jeunesse et d’espoir et de souvenirs pour quand le temps sera venu, penser aux dernières roses de l’été.

17 Juillet 2005.

mardi 13 mars 2018

Ce petit sein.

Il oublie à force d'y croire les visages et les voix, sa liberté est en désespérance et le chantier avance dans le trouble et la contradiction. Sa marche se transforme en fuite, sa vitalité emporte un champ de blé vers le néant. Il conte des horreurs, la soif du mal est incertaine, l'odeur du violon dément la fin du sabbat. Il rêve une histoire de corde et de sac, dans l'aboiement des chiens qui passent. Il cherche et recherche et rien ne vient, ni plaisir, ni volupté, ni délices. La chaleur et l'oisiveté le bouleversent, les erreurs conjuguent sans espoir le dire et le faire, sa volonté est sans forme et le soleil pourtant fleurit. Il veut chanter pour un monde d'uniques et de récalcitrants qui dansent dans le soir et ne l'écoutent pas. La vie le dévergonde, le jour n'est plus aussi joyeux. Il dit ses histoires, l’effort est grand, la branche où il sommeille est flageolante et les oiseaux s'égarent dans le ciel trop lointain et si bleu.

Les voix des bâtisseurs recouvrent les coups de marteau sur la poutre, ils se déshabillent et montrent à tous sous leur cou de savane, des perles noires sur le torse, des aspérités de bienfait. Le poil sent le parfum des cailloux, cette vibration n'atteint pas les années, elle s'envole et le pécheur rentre dans sa cabane au bord du gouffre, dans le réduit où il dit tout. Il masque le plaisir derrière l'harmonie d'un satin brun et ressuscite une histoire de baiser. Le poil sur le torse se déploie autour d'un sein à peine éclot, ce muscle n'a pas beaucoup servi.

La vision d'un fugitif l'ébouriffe, il dort sans peur dans l'été chaud, il se prélasse et défait dans l'amertume d'un sourire, les aventures à venir. Le grain de sa peau a la fraîcheur d'une cascade sombre. Grelot de peau sur un faible fil, le bonheur s’enfuit, il décroise ses jambes dures en éclosion de fleurs en bouquets. Il dérange l'escalier, et tire une pervenche de sa nuit. Il tourne sur la route et voit venir une baguette de sucre rose glacée dans le sac de la nuit. Rien ni personne ne remarque la fraîcheur vive entre ses dents, il se gorge du rose pale de la vertu.

Bien venu au bal des sacrifices il part, sa rêverie dévisage sur la planche une rangée de mal assis. Il étire une jambe et l'autre et son petit sein n'offre aucune prise aux gouttes d'eau qui tombent sur le sable et la poussière dans le soir. Sa vêture cache et révèle au passant une aventure toute proche, la confiance dans cet ange accroche une impression de joie, il repousse une mèche de cheveux. Il se tourne et hurle dans le soir, des affreux se démènent et le domptent il donne au monde sa menace :

« n'approchez pas je suis perdu, perdu »

et démon sur la grande nappe d'air qui fraîchit peu à peu, et commande une évasion vers la lumière. Dans l'illusion du martyre il se retrouve dans la vie sur la scène du monde intérieur de celui qui fuit sa volonté et son envie, son regard doux et sa bouche sans sourire pincent l'ennui et le vent et démontent son allure, elle vient mourir en éclats la lumière. Sa poitrine frissonne, une amertume le fige, il repousse à sa ceinture une bande de corps plus claire.

Dans l'ombre et dans la brume il se retire de la vie. Dormir, rêver, se reprendre et dire toujours la vérité et ses apprêts. Il est une heure de délice qui n'a jamais commencé ni fini, ni joué, elle est la fierté du résistant qui passe loin de ce supplice et ne veut plus rien voir de cette belle apparence. Il est souple et indécis et passe loin des barricades, il ne mûrira pas ici ce petit sein, sous la pression du voyant qui se retire et meurt de loin vers le soleil.

15 Juillet 2005.

lundi 12 mars 2018

La contrainte et les manières.

Asperge moi de ta rancune, héros du malheur, chansonnier, ferme bien sur toi la porte du sacrifice. Il faut que le bien que tu me fais soit serré dans la chambre des heureux, autour du centre de l'abondance et du repos, sous la lune, quand le soir vient, il faut donner aux souris qui volent le signal. Il y a dans les draps de l'ardeur et de l'indolence, mêlées de soubresauts pour faire pâlir et donner du nerf aux récits qui enfantent les héros. La ritournelle du sanglot et de la joie balance sous les ombres des pierres du mur.

Et vivre dans le temps perdu.

La chanson des moineaux remue les tuiles, le toit est ouvert, sur le ciel, sur l'or en miroir, les oiseaux éclaboussent de sang et de larmes les anges qui passent. Il faut en écho vivre dans le silence, hurler dans la solitude et résonner de graves incertitudes. Le travail et l'envie, le bien être et les convenances barrent l'élan vers l’accord sans fin, vengeance ouverte du bonheur sous les branches, dans le sable.

Le vrai et le faux en apparence désolent la tête et le cœur. La lune embrase les voleurs de temps et de citrons. Les idées et les genres, les amis et les fous, se battent dans le noir derrière les rideaux et les couvertures, la raison, perdue dans le frais de minuit, les discours perturbent le bateleur qui vend des perles aux pauvres qui en demandent, faut-il aimer le temps et perdre son angoisse, faut-il renier le danger et courir dans les dunes, le soir venu sans défense et sans souliers ?

La ritournelle en accords, le bien meurt quand on ferme les yeux. Il faut sentir le danger et vivre à deux la solitude sans renier et sans trembler. L'ordre nous est supérieur, les oiseaux le disent, le répètent, l'ordre du monde est immuable et toujours ils construisent le nid, le chien fait des trous pour une portée qui ne viendra plus. Le chansonnier dit le texte du bonheur et le tisse des erreurs qui sont sa vérité, les oiseaux fondent la nichée, il faut tourner en rond et aimer le danger, aimer et partager cette figure de bien et de moisson, de sagesse et d'ennui, il faut pleurer, et de joie et d'horreur, pour incarner encore le calme et la décision, les héros se fatiguent et la nuit les repose.

Le héros se fatigue et la nuit le repose.

13 Juillet 2005.

dimanche 11 mars 2018

Petite envergure.

I

Dans l'air, détendus la fraîcheur et le repos, l'année est avancée, la vie des hommes avec la beauté pour finir en douceur. Le don de soi, dans une balance au fond de l'eau, les cigales franchissent les murs. La certitude de bien agir est une caresse au front qui doute, les frayeurs et l’obscurité dévisagent, ruinent l'expérience et le repos, l'abandon fige le rire sous la douche froide du sanglot, les imperfections et les maladresses détournent l'eau de sa source, la borne est retournée, le rocher est fendu, petite colère. Le rebond de ce qui fâche et tourmente, remplit les sacs de ceux qui vont à une guerre perdue d'avance, rien n'est joué du beau et du laid, du chaos et de l'ordre. La barque sur le fleuve verse des seaux de force et d'orgueil, se brise contre les algues odeurs fortes sur les marais. Il faut vouloir le port avec cette embarcation, l'arrivée dans une gerbe d'étincelles d'or et de poissons.

Pensant bien, il faut suivre les traces des autres qui disent :

« mais pour quoi et pour qui ».
II

Pourquoi, pour qui, parler et dire sans légèreté la grande émotion qui cerne le corps à l'abandon. Pourquoi la lettre des amours est-elle repoussée, sans remords éparpillée sur la route, seul il se promène, dose son effort pour ne rien dire, affoler en lui l'horloge de sa peur, le temps de la menace et le paradis du temps perdu . Les autres se délectent de tant d'immobilité, temps de paresse, pour qui. L'effort, la récolte au panier, le calme et l'ombre franchis, la déraison vacille sur son pré.

Les fleurs souffrent sous la chaleur, muscles tendus, et chair et sel, les feuilles aux ramures, couvertes de chenilles et de papillons. Les hirondelles frôlent le toit, envolées, le voyant déhanché, tendu, sur son mollet, les rides et les cicatrices, temps passé en regrets et en cris, les pleurs sont revenus, et le partage froisse, tenue de soldat. Pourquoi faut-il que les amarres forcent, dans l'espoir et dans la cruauté.

Les géants tracent la route, ils rêvent la victoire à venir, pour les autres et le monde, sur le sentier qui monte vers le haut, détendre la fraîcheur et offrir le repos.

13 Juillet 2005.

samedi 10 mars 2018

Sans apprêt.

Cette chose danse dans le courant, rentre avec le sens, l'histoire, l’aveu, la reconnaissance, comme un espoir infini, une porte vers la lune et l'ouragan. Le désir en route surprend, lance vers demain une couleur, résistance et pardon. L'odeur de la tempête couvre l'harmonie, fierté. Une source dans ce domaine étrange et palpitant, l'histoire est toujours à reprendre, les erreurs et le lierre sur la façade et froissent les figures de parfums et de volonté.
I

Il y a une évidence, un paradis, qui flambent au sol et forcent le pardon, les fleurs sous le soleil se penchent, le chien creuse dans le jardin un terrier pour cueillir des enfants qui ne viendront plus. Le trou est à combler, sans cesse, finir est impossible, l'attente déchante l'été. Le souvenir et le cœur, respirent toujours et lancent les mots dans l'univers, le mal à dire et le faire, sans loi sur le socle de l'espérance, il faut dire :
 
« la vie avance et se renouvelle dans le jour »,

identique, ses effets se rassemblent et définissent, sans raison, des lois pour remplir l'espace et attendre la suite.
II

Le navigateur penché sur le flot, son rire sombre affirme sa vengeance, il faut de la lenteur et du soupir, l'effort renouvelle et fleurit le mur, l'escalade, la voie se décide sur le remous sans fin où flotte la raison. Les gardiens, rejettent la pierre martelée à l'envi dans un atelier de misère, la difficulté défigure le rêve, attend dans l'ombre le retour des amandiers.

Les enfants au jet d'eau, sous la gerbe, les animaux ont fuit, gavés de paille sèche, le sable vole sous le pas, pied noirci d'un poids d'impuissance, le regard meurt à d'autres désirs.

Les jeunes hommes fuient les tâches ardentes, le calme viendra des fiancées la nuit, un charme particulier frise et fait trembler d'orgueil les anciens sur la place. Le vide définit et force le frisson, la descente vers l'ombre assèche la sueur et glace le destin, le vent épanouit.

Le petit et le grand descendent la colline, ils choisissent un œil de verdure où blottir leur sincérité.

13 Juillet 2005 .

vendredi 9 mars 2018

Ils glissent dans le vent.

I

Le calme venu impose à leur aventure une clarté qui danse et finit sur le sable. L’épreuve s'achève, avec le plaisir une vague de chaud éclabousse au ventre et raconte une histoire. Les herbes entre leurs doigts, les pieds s'insinuent dans le courant, ils ferment la marche au supplice, les héros se caressent et frissonnent. Le regard des absents imagine une lutte de champions huilés.

Les refrains à leurs gorges, promènent en embuscade une odeur de musc et de benjoin. Dans l'azur, leur royauté flambe et frémit sur le poil de la jambe, ils passent et éclaboussent le paysage de vertu. En paix ils composent un abri de planche et de cailloux sur le coin où la mer vibre dans le temps, des ouvriers frappent les clous, ils font de leur trouvaille une harmonie de forgerons.

Les rois choisissent les palefreniers qui montent leurs étalons, dansent une danse furieuse vers l'exploit et l'orgueil. Une pause dans la révolte du cœur, le retour est facile, la vie est à vivre sans menaces, sans stupeur et sans loi. Une question règle les sarcasmes et fait luire le dos et les mollets. En fuyant l'orage ils crient de long sanglots pour garder le charme de l’aventure et de la saison.
II

La pluie n'est pas venue, les herbes se décolorent, ils chantent l'oubli ces artisans du bonheur et de la joie, leur maison monte et le jardin frisonne sous le savon du jour qui nettoie les passants.

Par cœur, ils se défont de tout et ploient sous ce fardeau, ces heureux composent une armée de couteaux à enfoncer dans le flanc du vieil arbre qui dérange et suinte, son venin gonfle la peau.

La volonté et les feuilles prises au doigt frottent au mur la sueur volée et goûtent le sable trop dur. Le soir les vers luisants commandent et chantonnent sous le rosier, la vie est là, discrète mais visible, pour eux qui évoquent le trésor, il est à conquérir toujours et donner en partage avec la sainteté.

L’effort et les rires en attente, sur leurs visages une lueur efface le temps.

12 Juillet 2005 .

jeudi 8 mars 2018

Pour envoler.

Pour envoler un oiseau ils le jettent et au ciel il se déploie.

Les éléments chantent dans le matin qui tremble, des histoires naissent et luisent au coin du paradis. Il est un grand ruban qui cerne les ébats de ceux qui arrachent le voile des certitudes, les ordres imposent la voie du sacrifice à la face des héros, ceux qui ont peur jurent dans l'aventure : 

"allons au bout et mourons dignement".

Il y a dans leurs yeux une lumière de vengeance qui éclabousse leur vertu de rouge et de raison.

Les ordres sont suivis et donnent dans l'ombre de l'ardeur aux maigres et pales sans tournure et sans façons. Ils comparent ce qui finit aux genoux et sonne à la taille comme une ceinture d'or et de perles mêlées. Ils chantent une chanson pour pleurer dans la brume et souffler sur les yeux une histoire de rois perdus, dans la vie, sous les feuilles. Aux parvis des forces de malheur et de grande brulure, pour enfoncer la porte et établir la loi et ensuite lever le camp et achever dans le dos une enfance de joie.

A l'horizon brille une bande de terre jaune et rouge, les anciens se demandent s'il est encore utile d'en faire une légende et donner à l'univers une nouvelle volupté, cette histoire, cette certitude, cette façon de voir la raison dans le noir qui s'en va. Il est ainsi une bonne compagnie pour dire sur un ton de commandement : 

"allons y et revenons chargés de trésors et de gloire, le bruit des armes sonne sur la façade et la corniche".

La maison est couverte de tuiles et de cailloux qui brillent dans le soleil, qu'il se lève ou se couche. Sans cesse de retour ils se donnent une allure de prince. Sans savoir ou ils vont, ils déplacent sur le sable des chevaux d'infortune.

11 Juillet 2005 .

mercredi 7 mars 2018

Une histoire.

I

La vie est une histoire, à comprendre et avancer, il faut dire et jouer le temps et la vibration, hanter, colorer et fournir à chaque endroit, à chaque carré, à chaque coin sa suite. Les ondes et le vent, la distinction, la fraicheur disparaissent dans la nuit au souffle chaud des plus ardents et des plus entreprenants.

A la pleine lune les grandes promenades, la nuit serrent et filtrent les vers luisants sous la tonnelle, avec les horreurs du langage et la comédie de l'instant. La nuit creuse dans la chair tendre et sans tache. Le temps n'est rien mais tout se remplit d'ardeur, de la verdeur des parfums remonte un pouvoir, dire et faire sentir.

Et y croire, la seule fois ou il est apparut dans sa gloire, il était dans un mot qui ne fut pas prononcé. Le nom de chaque chose sur terre est dicté des limbes. Sans le savoir la lenteur du plomb ferme la route et distingue dans le bruit une raison évidente. Il est à venir de loin le sort qui reprendra la foule et son délire et dira à chacun :

la voie est ouverte et les erreurs sont abolies, à terre crois en confiance qu'avec l'ennui la fin de tout est en application.
II

Il tourne et retourne celui qui se meurt, il attend que tombe la tempête sur le crane, il meurt dans les oublis et les tourments. Il faut avancer dans l'erreur, ne rien voir et ne rien dire, et persister dans la conduite implacable des troupeaux vers la déraison. A chaque pas, à chaque porte les histoires se donnent pour eux seuls et font en une gerbe de rosée mourir et frissonner les visages de ceux qui vont nous quitter.

Rien n'y fait, ni mort, ni rage et les feuilles se couchent sur les endroits de la vertu, il faut faire allégeance et grandir dans la confiance des dieux. L'envie de rester seul et partir loin. La montagne se coupe sur la rive, les erreurs versent du miracle sur la faiblesse, dans le vide.

Il y a dans le fond du cadre une envie d'aiguiser la raison sur la pointe des dents et donner aux sarcasmes leur poids de plomb fondu et de vinaigre, décaper encore une couche de rouille et de terni sur l'or qui se dépouille dans la vertu froissée. Les mots terribles ont été lus et la voix se brise sur le sanglot, il ferme la marche et tire sur le sable les portes de la vie amère et sans ardeur.
III

Il faut comprendre la voix royale parée de lys et de coquilles, elle mène d'un bout à l'autre et défigure le paysage de la conversation qui traine d'un bout à l'autre de la page. Des chansons choquées dans le pas, d'une église sans visage à une autre. Les épreuves défont et tendent le pas sous le bâton qui tourmente les cieux et griffe l'herbe sous son poids de solitude.

La rudesse du sol et la raclure sur le flanc défait l'armure, celui qui erre se traine sur la route et se cogne au chemin qui mène à la saison, il récupère dans son chapeau le fond de pluie qui sauve de la soif et garde la distance entre l'instant qui passe et l'éternité qui reste dans le coeur.

La paix impose la réconciliation aux affamés, au fond de la lande la vertu perdue, il se déhanche le croyant. Le visage du solitaire éclaire les sentiments et freine les ardeurs. Il faut comprendre et descendre bien vite des nuages et de la route pour affronter sans peine et sans faillir la vie à venir et la grande colère des temps, dans la clarté des étoiles qui commandent et affirment l'immortalité et le courage.

La peine est rejetée, les astres sont complices, le droit se cabre dans le vivant. Il se tourne vers la volonté, ici est l'endroit pour une vie d'abandon de soi et de courage .

10 Juillet 2005 .

mardi 6 mars 2018

Les rapaces, leur teint.

I


Il avance, rancunier et tenace, avec la force de ceux qui disent non, jusqu'au bout la pointe du bâton sur la gorge de qui provoque et entreprend.

La fermeté et l'orgueil répandent au jour un vacarme de sel, à bercer les fauves et la vermine. La troupe, en reste, forge une réputation de sainteté, sa différence concentrée entre la peur et le doute.

Les regrets défendent la pudeur, les rencontres distinguent et défigurent. 


II

Sa vie est répandue sur le cercle de l'indifférence, il coule et renverse le bleu du ciel avec l'intention de leurrer.

Il mure le vide, sa tête est désolée, il referme la porte, son pied essaie de tenir l'espace et de fonder un temps. La forme se discute, une seule des directions envoie à l'infini pleurer et commencer dans la nuit le chemin vers le gouffre et vers la peur.

L'entour le couvre de brume, il ne veut pas mourir et souffre de la peur. 


III

Esclave du désir et du malheur il se berce d'impatience et de sortilèges, le vol des hirondelles est une procession, il encercle la fin du jour et propose un espoir de concorde, un velours de certitude.

Le froid monte sous la porte, il dispute le raccourci de la vie au retour du silence. La glace prend de la courbure, la pointe ébrèche le col, un plat se brise dans la vaisselle, présage furieux d'une journée à languir et fredonner.

Il faut y aller et faire et refaire les pas avec tout le pied et descendre et monter et parler pour dire peu et ne pas être entendu. 


III et plus

L'effort vers la vertu fige, un petit rien passe l'épreuve. La fontaine est remplie de mousse et de papiers, les erreurs se répètent et font avec la couleur des immortelles une tenture au roi pour y cacher, aux autres, ses aveux.

10 Juillet 2005 .

lundi 5 mars 2018

Commencée et rendue, une vie.

I

De retour aux rives de la vie, passant et endormi, il se donne, dans l'espérance, un semblant de sérénité au fond des yeux et du cœur. Les idées filent et grandissent ses émotions à graver sur le lit de pierres et de feuilles à l'ombre des erreurs et des incertitudes.

Hier l'eau a coulé dans ses yeux et son âme, l'homme prend une coupe à pleines mains et jette sur son dos la terre et le pardon, il rampe seul au plein de sa vie dans la peur et le tourment.

La nuit ne se consomme pas, l'échange avec le haut est à la panne des sentiments. La révolte et l'orgueil frôlent sa peau par dérision et franchissent les grilles.

Aux limites de la vie, le visage caché du grand, parti au paradis des enfants.
II

Les vainqueurs chantent sur le chemin, offrent plus loin leurs sacrifices, il faut exterminer, mordre la poussière et regarder couler les corps vers le fond de vase et de noirceur, vers les cornes et les os des taureaux noyés.

La peau et les saisons glissent dans l'eau, le courant emporte cette chair, ce massacre de jeunes vies, elles tournent à jamais dans les limbes

A vivre dans le danger il faut habituer sa langue et faire sans trembler le serment du malheur, la vie se désagrège et fond dans le noir de boue et de rancœur au fond de l'eau qui passe.
III

Les escaliers tournent la chanson du revenant, il se déplace dans les ruines et gratte de son remord le mur de sable et de cailloux.

Les oiseaux détournent ses yeux du gouffre où il a plongé ses armes, le couteau de l'effroi et l'arc du maléfice, les fautes et le goût de la terre.

Il roule tout de vert le ruisseau et lisse les souvenirs.

9 Juillet 2005 .

dimanche 4 mars 2018

L'iris ...

L'iris cligne au ciel un bleu plus profond, le chien tremble, le feu a explosé, le peuple en raffut répand son bien être mêlé de bêtises.

30 Avril 2005.

samedi 3 mars 2018

Il voudrait bien ...

Il voudrait bien, enlever de l'ombre et garnir le jardin de son poids de chair et de doutes, laisser aller la sensation vers les confins secret, la limite du songe. Les revenants y sont depuis toujours brûlés au charme du bonheur, ils se posent sans cesse sur ses épaules. La fenêtre s'ouvre sur la peur de dire les infortunes et la plainte. Au revers du tableau, sous le couvert blessé les arbres penchent, les branches se couvrent de petites roses jaunes et défendent au noir de tomber sur le jour. L'étreinte du courant d'air sur les feuilles se donne pour trembler sur la tête, le corps est rompu d'années passées à inventer un monde qui n'est rien et ne chante qu'à l'aube, quand la convocation des grains sur la peau des orangers sent leur amertume. Il trompe son empire et le clame pour lui seul entièrement vêtu de son innocence. Il n'a jamais rien dit ni rien bâtit de grand et seul se tourmente dans la tiédeur de l'ombre rejetée. Il faut que cesse le mensonge, achever le décor et rentrer dans l'eau vive. La fumée monte, il a blessé ses arbres et craquelé les feuilles, la sève pleure sur son dos et il prétend porter dans ses mains la lumière. Un petit arbre est mort, son peuple refuse l'adoration.

22 Avril 2005.

vendredi 2 mars 2018

Quand on aime ...

Quand on aime un infidèle, la vie est en attente et en savons frottés, le pied usé par les cailloux.

22 Avril 2005.

jeudi 1 mars 2018

Gonflant la chair ...

Gonflant la chair de leur sang, ces hommes se relancent sans soleil et frémissent sous les doigts. On trouve dans leurs yeux des nuances de vert et de gris. A l'affrontement s'engage la rosée, des bouts de bout de pluie et des frissons croisés dans les jours de désir et de clarté. Les défenses tombent sans accroc dans le pari de la nudité, il faut envisager l'espace et le repos, le retour et la direction du levant. Le plus simple en appareil est une fois caressé dans l'eau tiède. Sur le sacré, les rincées de bois vert et le tendre abandon comme une sieste étendent leur avance, la fenêtre est fermée et l'eau coule sur le dos, la main racle la plus souple des évidences, l'histoire recommence et le sanglot se tait, il faut agir dans l'ombre et crier, les doigts en ouverture se comptent pour défaut. Il est venu pour dire, il y avait un arbre et un frelon, un cerceau, une parure d'or et un reste de brume, la nuit était bien chaude et le courant discret. La toison se balance au bout des lames dures et le cœur s'ouvre sous la main qui sans trembler, si ferme écarte le sourire. Il y a dans ce monde de chercheurs et de fous une certitude qui défigure l'âme et qui conte au suivant la fermeture du sauvage. La nuit si chaude tombe sur les épaules dorées, le souffle est court sous la pluie, sans interruption le poil rebelle et finit en dentelle.

Les lèvres, pour la chance, sur le pied, se tordent d'erreurs commises, la vigueur est joyeuse et le grand pantelant ne s'endort pas encore, il est une évidence, une réalité au monde qui étreint la plus belle des aventures, il est venu pour vivre encore un peu et se trouve l'exemple de la vie en avance, les hommages, la curiosité et le respect descendent sur son âge, il est la jeune garde en habit noir sur la trace des tendres qui défont de la dent le nœud de l'habitude et les aveux trempés dans le renouveau, la blessure de gloire.

Il est venu et se voit au miroir qui hurle l'impatience et le chantier bâclé, la main dans l'escalier et le regard trouvé, il se défend d'en rire et d'espérer. Il n'est pas encore le temps de penser au mal. Les lèvres se noient dans le bouillon qui frissonne sous l'armure. Les pieds blessés et choqués rendent le goût du combat, les fiers qui se bousculent dans la nuit si chaude poursuivent, un espoir, un recours. Ils sont tendus, l'haleine des plus beaux est un choix pour le roi de ce royaume qui chante fraîchement une hymne de tendresse au corps des anges. Il y a une allée où les archanges frémissent au soleil noirci. Ils se reconstruisent et viennent perdre les jours de fortune une part de bonheur et un reste de joie. La vie est étrange et sans limite, la volonté les tient, ils font des remous dans le bassin où se noient des corps de vieux marcheurs et de souverains sans escorte. La nuit si chaude est pour rêver. L'arrivée, sous les arcades du plus fourbu qui pleure de fatigue et avoue l'impensable: la source va tarir et rien ne rénove la force et le poids de la vie, la fêlure grandit.

La main se rassure en un flot de paroles trop bien tombées d'une monture étrange.

21 Avril 2005.