lundi 5 mars 2018

Commencée et rendue, une vie.

I

De retour aux rives de la vie, passant et endormi, il se donne, dans l'espérance, un semblant de sérénité au fond des yeux et du cœur. Les idées filent et grandissent ses émotions à graver sur le lit de pierres et de feuilles à l'ombre des erreurs et des incertitudes.

Hier l'eau a coulé dans ses yeux et son âme, l'homme prend une coupe à pleines mains et jette sur son dos la terre et le pardon, il rampe seul au plein de sa vie dans la peur et le tourment.

La nuit ne se consomme pas, l'échange avec le haut est à la panne des sentiments. La révolte et l'orgueil frôlent sa peau par dérision et franchissent les grilles.

Aux limites de la vie, le visage caché du grand, parti au paradis des enfants.
II

Les vainqueurs chantent sur le chemin, offrent plus loin leurs sacrifices, il faut exterminer, mordre la poussière et regarder couler les corps vers le fond de vase et de noirceur, vers les cornes et les os des taureaux noyés.

La peau et les saisons glissent dans l'eau, le courant emporte cette chair, ce massacre de jeunes vies, elles tournent à jamais dans les limbes

A vivre dans le danger il faut habituer sa langue et faire sans trembler le serment du malheur, la vie se désagrège et fond dans le noir de boue et de rancœur au fond de l'eau qui passe.
III

Les escaliers tournent la chanson du revenant, il se déplace dans les ruines et gratte de son remord le mur de sable et de cailloux.

Les oiseaux détournent ses yeux du gouffre où il a plongé ses armes, le couteau de l'effroi et l'arc du maléfice, les fautes et le goût de la terre.

Il roule tout de vert le ruisseau et lisse les souvenirs.

9 Juillet 2005 .

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